Les matières premières ont payé un lourd tribut aux turbulences essuyées cette semaine par les marchés financiers. L'indice Reuters Jefferies CRB a cédé 2,24 % en cinq séances terminant à 252,71 points. Depuis le record annuel du 6 janvier le recul de cet indice retraçant le parcours de 22 matières premières atteint près de 14 %. Certains contrats ont amplifié cette moyenne comme le cuivre coté sur le London Metal Exchange qui a cédé 18 % depuis son record à 8000 euros la tonne au début du mois d'avril. De son côté, à 70,69 dollars vendredi soir, le contrat reposant sur le brut léger texan (WTI) a reperdu 16 dollars depuis son plus haut 2010 à 86,84 dollars le 6 avril dernier. Encore des transactions ont-elles fait tomber ce cours sous les 64 dollars dans la nuit de jeudi à vendredi. Cependant l'or noir a subi les conséquences d'un dégonflement de la prime de risque géopolitique des prix du baril de pétrole après l'accord intervenu entre l'iran, le Brésil et la Turquie sur l'enrichissement d'uranium qui a affaiblit le clan des faucons voulant faire plier Téhéran... L'indice Zew mal reçu par les investisseursLes évolutions globales des indices de matières premières traduisent la montée des craintes des investisseurs à propos des conséquences de la crise de l'euro sur la croissance mondiale. En outre la publication de l'indice avancé allemand Zew qui est souvent présenté comme le baromètre du sentiment des investisseurs des grandes institutions financières Outre-Rhin pour les six mois à venir a reculé à 45,8 points en avril (contre 53 en mars) alors que le marché espérait 47 points. Aux Etats-Unis le rapport sur l'emploi a produit le même effet renforçant les inquiétudes sur la pérennité de la reprise économique mondiale. Mais la question des importations de minerai par la Chine dont les exportations sont aujourd'hui menacées par la faiblesse de l'euro, qui a perdu plus de 14 % face au Yuan depuis le début de l'année, est le point d'achoppement des cours de nombreux métaux, à commencer par le cuivre, aux avant-postes de la baisse des "commodities". Le pric des cours est derrière nousLes analystes chartistes de Commerzbank n'hésitent pas à considérer que le "pic" des cours des matières premières est maintenant derrière nous. Ils anticipent d'ici le mois de juillet prochain un effacement de la moitié de la hausse des cours des matériaux de base qui à pris son envol en février 2009. L'analyse londonien de la banque allemande, Karen Jones, estime d'ailleurs que le moyenne mobile à 200 jours de l'indice S&P GSCI à 4380 points agira comme plafond à toute tentative de reprise des cours. Vendredi il a terminé à 3892,08 points. Marchés survendusPlus mesurés les analystes de Barclays estiment que des facteurs micro-économiques ont joué à l'opposé de facrteurs-macro économiques sur les cours des métaux. Ce qui entreteint la colatilité de ces derniers. Ne minimisant pas l'impact du ralentissement de la croissance de l'économie chinoise, la plus gourmande de la planète en matières premières, les analystes de Barclays relèvent que les effets de la croissance mieux controlé par Pékin du marché de la construction est surestimé par les observateurs. Parallèlement les marchés ont été, selon eux, survendus.

latribune.fr

22 Mai 2010, 20:30

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