CMA CGM réduit sa dette par la déconsolidation

La situation financière de CMA CGM continue d'inquiéter. Notamment les quelque 70 banques créancières du numéro trois mondial du transport maritime de conteneurs. D'autant que le groupe marseillais utiliserait certaines astuces financières en vue de déconsolider une partie de sa dette, qui officiellement s'élève, selon les comptes estimatifs indiqués début mai, à 5,4 milliards de dollars. « La problématique de la déconsolidation est essentielle puisqu'elle permet de faire passer les dettes inscrites au bilan à des engagements hors bilan », explique-t-on à « La Tribune ». Pour mémoire, France Télécome;lécom avait, en 2001, une dette nette de 40 milliards d'euros ainsi que des engagements hors bilan de 20 milliards.CMA CGM, qui a frôlé le naufrage financier fin 2009, ne joue certes pas dans cette catégorie. Le géant des mers a toutefois réussi à déconsolider une partie de sa dette grâce à l'une de ses filiales cotées à la Bourse de New York, Global Ship Lease (GSL, voir encadré), qu'il détenait pourtant à 45,01 % au 31 décembre 2009, alors que le niveau habituellement retenu pour une consolidation globale avec la norme IFRS est de 40 %. Soit une dette potentielle de 800 millions de dollars. Début 2008, CMA CGM avait annoncé avoir cédé 66 % de GSL au fonds d'investissement Marathon, détenu par le financier Michael Gross. En fin, selon le rapport annuel, ce dernier n'en possédait, à fin 2009, que 19,73 %. « Une reconsolidation se traduirait par 504 millions de dollars de dette nette en plus au 31 mars 2010 », assure-t-on à « La Tribune ». Enfin, à la lecture du rapport annuel 2008, les engagements hors bilan de CMA CGM atteignaient 2,95 milliards d'euros fin 2008 : garanties pour l'achat des bateaux, pour la construction du siège social et pour la fondation d'entreprise.augmentation de capitalLa cession à Marathon, dont le projet a été revu trois fois à la baisse pour CMA CGM, était importante dès 2008 pour la flexibilité financière du groupe. Elle permettait un apport d'argent et la déconsolidation d'une partie de la dette. Pour autant, la proportion de paiement en numéraire étant tombée de 25 % à 7,9 %, le prix perçu par CMA CGM n'a même pas atteint les 130 millions d'euros. Loin des 310 millions annoncés à l'époque.Dernier point : l'augmentation de capital, voulue par Jacques Saadé, le fondateur du groupe, attendue pour le mois d'août et comprise entre 300 et 500 millions de dollars. Avec une augmentation de la dette de 500 millions de dollars, selon les ratio retenus par CMA CGM, elle pourrait ne pas être suffisante.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.