Le front syndical refait son unité contre la réforme des retraites

L'affiche sera donc au grand complet. Pour protester contre le projet de réforme des retraites, l'ensemble des organisations syndicales (CGT, CFDT, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU, FO et CFE-CGC) appellent à une grande journée de mobilisation le 7 septembre. Soucieuse de pouvoir montrer une parfaite unité face à l'exécutif au moment où l'Assemblée commencera à examiner le texte en séance publique, l'intersyndicale vient, en effet, de réintégrer Force Ouvrière et la CFE-CGC qui, depuis la fin 2009, s'étaient mises en marge des actions communes. Mardi, en dépit de ses divergences internes, la CFE-CGC a annoncé qu'elle participerait à la manifestation parisienne du 7 septembre. Surtout fin juin, Force Ouvrière a dû se résigner à rejoindre l'intersyndicale. L'organisation de Jean-Claude Mailly, qui avait vivement critiqué les « manifestations à répétition », n'est, en effet, pas parvenue à mobiliser suffisamment lors de son appel à la grève en solo du 15 juin dernier pour poursuivre son cavalier seul. Ni Solidaires, ni la FSU ne se sont laissés convaincre par le discours très radical de Force Ouvrière et ont préféré rester dans l'intersyndicale. Pour les syndicats, afficher un front unitaire est crucial, à ce stade. Face à l'inflexibilité affichée de l'exécutif, ils n'ont d'autre choix que de marquer un grand coup début septembre. Or, dans la période récente, ils n'ont jamais drainé autant de monde dans les rues que lors des manifestations de janvier et mars 2009 lorsqu'ils avaient lancé un appel à huit pour obtenir des mesures sociales anticrise. statu quoSur la réforme des retraites, tout se jouera dans les premières semaines du mois de septembre. « Le gouvernement, très conscient du climat social qui entourera le débat parlementaire de septembre, attend le dernier moment pour savoir s'il doit bouger et sur quoi », indiquait, mercredi, Bernard Thibault, le leader de la CGT dans un entretien à « L'Humanit頻. Mais dans l'immédiat, comme en témoigne le faible nombre d'amendements adoptés par la commission des affaires sociales à l'Assemblée nationale (lire encadré ci-contre), l'exécutif privilégie le statu quo. Il est donc indispensable pour l'intersyndicale de monter d'un cran par rapport à la manifestation déjà très réussie du 24 juin qui avait rassemblé entre 800.000 (selon la police) et deux millions (selon la CGT) de personnes. Reste à savoir si l'unité peut durer au-delà de la seule journée du 7 septembre. Déjà des divergences apparaissent dans les mots d'ordre, Force Ouvrière réclamant le retrait pur et simple du texte quand les autres organisations veulent une « autre réforme ». Une réunion est prévue le 23 août pour tenter d'aplanir les différences...
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