Les déboires des banques irlandaises pourraient finir par profiter à certaines de leurs concurrentes. Quelle que soit l'issue des discussions autour d'un plan de soutien européen, les principaux établissements du pays seront en effet contraints, tôt ou tard, de céder des actifs. « Le Conseil européen sera attentif à ce que la Commission fasse le même travail de restructuration bancaire en Irlande » que celui qui « a été fait dans d'autres pays », a ainsi indiqué mercredi le ministre belge des Finances, Didier Reynders. Mais les banques irlandaises n'ont plus beaucoup de pépites en stock. La plus fragilisée, Allied Irish Banks, a déjà cédé à Santander en septembre ses 70 % de la polonaise Bank Zachodni, plus ses 50 % dans la coentreprise de gestion d'actifs BZ, pour un total de 3,1 milliards d'euros. Elle a aussi placé sur le marché sa participation de 22,4 % dans l'américaine M&T Bank pour 900 millions. Quant à Bank of Ireland, elle a signé le mois dernier la vente de son activité de gestion d'actifs à State Street. Aucune offre acceptableLes banques irlandaises pourraient d'ailleurs ouvrir la période des soldes sans attendre l'oukase de Bruxelles, selon l'« Irish Times », qui évoque une possible mise en vente du portefeuille de crédit britannique d'Allied Irish et des prêts hypothécaires du bancassureur Irish Life & Permanent au Royaume- Uni. Reste à savoir si des actifs aussi affectés par la crise immobilière, qui se poursuit outre-Manche, trouveront preneur autrement qu'à prix sacrifié. Au début du mois, Allied Irish a d'ailleurs dû retirer de la vente ses activités bancaires en Grande-Bretagne et en Irlande du Nord faute d'avoir reçu des offres acceptables. De fait, les acheteurs éventuels pourraient bien choisir d'attendre que l'État irlandais remette sur le marché, en bloc ou par appartements, les établissements dont il a pris le contrôle. B. J.

latribune.fr

21 Nov 2010, 23:19

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