Le projet d'augmentation des tarifs du gaz embarrasse l'état

Pas de chance pour le gouvernement. La remontée des prix des hydrocarbures depuis l'automne va entraîner GDF Suez à demander une hausse d'environ 9 % du prix du gaz au 1er avril, selon des calculs publiés lundi par « Le Figaro », non démentis par le groupe gazier. Aussi impopulaire soit-elle, en pleines élections régionales, cette mesure ne dépend plus, en théorie, des politiques.En décembre dernier, dans le cadre du nouveau contrat de service public de GDF Suez, détenu à 35 % par l'État, le gouvernement a décidé de dépolitiser cette question du tarif réglementé du gaz qui venait l'embarrasser tous les trois mois. Dorénavant, ce tarif découle de l'application mécanique d'une formule fondée sur l'évolution du prix de produits pétroliers pendant les six derniers mois, arrêtée un mois avant la date de l'éventuel mouvement tarifaire. Précédemment, les ministres de l'Économie et de l'Énergie prenaient la décision finale. Selon des considérations principalement politiques, si l'on en croit GDF Suez, qui se plaint d'un manque à gagner de 2 milliards d'euros entre fin 2004 et mi-2009, faute d'avoir pu facturer l'intégralité de ses coûts d'approvisionnement.Pendant les élections régionales, le gouvernement va-t-il s'en tenir à ses bonnes résolutions et laisser GDF Suez procéder à cette hausse significative ? C'est évidemment ce qu'espère le groupe dirigé par Gérard Mestrallet qui a déjà récupéré près de 300 millions d'euros en maintenant ses tarifs au 1er octobre 2009, alors que l'application de la formule aurait conduit à une baisse de 3,6 %.À Bercy, on reste ferme pour l'heure, se contentant de faire remarquer, à l'inverse, que GDF Suez n'a pas relevé ses prix au 1er janvier « en pleine période de chauffage », alors que ses coûts d'approvisionnement avaient augmenté de 1,5 % depuis avril 2009. L'État se contentera peut-être de faire retarder au maximum l'annonce de ce relèvement. La Commission de régulation de l'énergie, qui a le dernier mot technique, sur cette question, n'a pas de délai maximum pour donner son feu vert. « On a déjà vu des hausses rétroactives », rappelle un expert. M.-C. L.
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