Yves Roche, la persévérance à la tête de Recylex

Il s'est initié au marché des métaux quand il préparait son DESS banque finance négoce des matières premières auprès du professeur Yannick Marquet à l'université de Bordeaux. Il a fait son stage chez Metaleurop puis a intégré le groupe en 1995, où il a été trader au sein du service gestion des risques des matières premières. Yves Roche, 41 ans, a traversé toutes les turpitudes de cet acteur européen du recyclage des batteries mis à mal par la baisse des cours du plomb et le feuilleton judiciaire de sa filiale Metaleurop Nord à Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais, mise en liquidation judiciaire en 2003. Les manifestations de ses 830 salariés menaçant de jeter des produits toxiques dans la rivière ont fait la une des journaux pendant plusieurs semaines. Les cours du plomb et du zinc étaient alors historiquement bas. Les banques réclamaient à Metaleurop SA le remboursement de 125 millions d'euros de dettes à court terme. La société s'est retrouvée mise en cessation de paiements à l'été 2003, puis sous le régime de la liquidation judiciaire avec continuation d'activité à la fin 2004. « J'ai pensé quitter le groupe mais la forte motivation des salariés pour le sauver m'a poussé à continuer l'aventure », confie Yves Roche. Il devient trésorier du groupe en 2003 puis est propulsé directeur financier. Lorsque la Cour de cassation casse la décision de liquidation judiciaire de Metaleurop SA, Yves Roche présente à l'administrateur judiciaire un plan de continuation de l'entreprise à dix ans. Il a anticipé le retournement des cours des métaux. Les effectifs du siège fondent de 100 à 5 personnes au début 2005. En 2005, il devient PDG du groupe. Retour en bourseEn janvier 2006, l'entreprise redevenue bénéficiaire fait son retour en Bourse. Sa cotation avait été suspendue en 2003. Puis c'est le changement de nom en 2007. Metaleurop devient Recylex SA comme recyclage et expertise. Détenu à 33 % par le suisse Glencore, Recylex est aujourd'hui le troisième producteur européen de plomb avec 140.000 tonnes de plomb produit issu des 11 millions de batteries recyclées chaque année (70 % de son activité). Implanté en France, en Allemagne et en Belgique, le groupe se développe également en Algérie. Il a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 280 millions d'euros pour un résultat opérationnel de 9 millions d'euros. Ses résultats semestriels 2010 seront présentés le 31 août. Mais Recylex a encore « deux épées de Damoclès au-dessus de sa tête » selon son président. Il attend la décision du Conseil d'État concernant les 50 millions d'euros réclamés par les liquidateurs de Metaleurop Nord au titre du comblement du passif de cette société. Par ailleurs, la société s'est pourvue en Cassation dans le cadre de la procédure prud'homale allouant des indemnités aux salariés non-cadres de Metaleurop Nord pour un montant total d'environ 12 millions d'euros. Mais Yves Roche, infatigable joggeur de la tranche matinale 6 heures- 6 heures 30, qui ne manquerait pour rien au monde sa balade en VTT du dimanche matin avec ses copains, veut « poursuivre le développement de Recylex ». Il est membre d'un groupe de travail créé par le ministère allemand de l'Environnement sur les batteries au lithium.
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