Ekyog veut convertir toutes les femmes à sa mode bio et équitable

« Tiens, c'est du ?made in China?. Est-ce que ce pull a été fabriqué dans le respect des hommes et de la nature ? » Rares sont encore les consommateurs à se poser cette question en achetant de la mode. Mais, l'actualité récente dans les usines du Cambodge ou de Chine pourrait davantage les alerter sur les conditions de fabrication des vêtements vendus à bas prix partout en France. Ekyog, en tout cas, doit l'espérer. Depuis sa création en 2004, la marque fondée par Nathalie et Louis-Marie Vautier, fait dans le bio et l'équitable pour fabriquer des vêtements en échappant au rapport « gagnant-perdant » entre donneur d'ordres et fabricant. « À l'époque, peu de personnes parlaient de développement durable », raconte Nathalie Vautier. Et aujourd'hui encore, il faut sans cesse convaincre. « Le marché français est de plus en plus mûr, mais pas suffisamment. Les consommateurs sont encore trop bienveillants », juge-t-elle. Usines indiennes certifiéesCertes, Ekyog a déjà conquis un premier cercle, dont les écolos de la première heure, en faisant valoir un engagement éthique total. Sa collection moyen-haut de gamme est fabriquée dans des usines indiennes certifiées SA 8000. « La plus stricte des certifications sociales », assure Louis-Marie Vautier. Et elle n'utilise que des matières naturelles, dont le coton bio cultivé, filé et blanchi selon les préconisations du Global Organic Textile Standard. Le tout est acheminé par bateau, étiqueté de tags en papier recyclé et emballé dans des sacs biodégradables. Et Ekyog s'engage à reverser 10 % des bénéfices à des associations, dont à Madagascar. Mais ses fondateurs se défendent de faire dans le « revendicatif ou le moralisateur ». « Chez Ekyog, tout est maintenant dans le style », juge Nathalie Vautier. Car, pour atteindre les 15 millions d'euros en 2010 (contre 9 millions en 2009), il faut convaincre un plus grand nombre de Françaises, dont les 30-45 ans argentées qui s'habillent chez Zara ou Zadig & Voltaire. Du coup, Ekyog s'inspire les méthodes des grands. Après 36 ouvertures de boutiques en deux ans, elle est devenue une enseigne quasi nationale qui exploite 46 boutiques en France, dont un tiers en propre. L'heure est maintenant au marketing. Elle vient de signer une série de pièces basiques avec des stars, des chics filles dont Zoé Félix et Emma de Caunes. Elles seront ses icônes. Suffisant pour prendre des parts de marché et améliorer la marge nette d'Ekyog qui s'établit « entre 1 % et 2 % » ? Le marché de la mode féminine est très disputé. « Nous ne sommes pas épargnés par la crise. L'évolution de nos ventes à périmètre comparable a été légèrement négative sur l'exercice 2009-2010 clos fin avril. Espérons que ce sera le creux de la vague », formule Louis-Marie Vautier. Juliette Garnie
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