L'Asie en tête de la reprise mondiale

conjonctureMême s'il ne peut être question de véritable découplage par rapport au reste du monde, l'Asie émergente (hors Japon) confirme son retour à la croissance plus rapidement que prévu, a estimé, hier, la Banque asiatique de développement (BAD). Dans un rapport sur la situation conjoncturelle, publié hier, elle chiffe désormais à 3,9 % la hausse du PIB de la zone en 2009, et non plus 3,4 %, selon ses chiffrages de mars dernier. Les mesures de relance mises en ?uvre, représentant au total un montant de 950 milliards de dollars, et les politiques de crédit bon marché appliquées dans plusieurs pays ont été le moteur de cette reprise, explique la BAD. Économiste en chef adjoint, Joseph Zveglich souligne que l'« Asie émergente reste toujours très dépendante des marchés américains et européens pour ses exportations ». Les États-Unis et l'Europe pèsent chacun environ 30 % du commerce mondial, contre environ la moitié pour l'Asie, observe-t-il. Et d'ajouter qu'en Occident, la reprise n'est pas encore très solide, d'autant que le commerce mondial est attendu en recul de 9,9 % cette année. Au point que la BAD jugerait dangereux que les pays d'Asie arrêtent trop rapidement les mesures de soutien à l'activité.rééquilibrageSi les grands pays émergents d'Asie tirent bien leur épingle du jeu (Chine, Inde, Indonésie), ce n'est pas le cas pour les nations de taille plus modeste (Thaïlande, Malaisie, Singapour). Parmi les premiers, la Chine, dont le PIB croîtrait de 8,2 % en 2009, a puisé dans ses opulentes réserves pour ranimer l'activité. L'Inde, plus faiblement impliquée dans les échanges internationaux, est moins vulnérable à la crise internationale, explique Joseph Zvelglich. Quant aux pays du second groupe, dont le PIB décroîtra en 2009, ils souffrent d'une trop grande dépendance aux exportations, ajoute-t-il. C'est pourquoi la BAD encourage ces pays à rééquilibrer leur modèle économique en faveur de la consommation intérieure. Et met en garde la Chine dont le plan de relance, consacré aux investissements et aux exportations, retarde le rééquilibrage. Laurent Chemineau
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