L'aide au passage au numérique des petites salles bientôt débloquée

Cette année, Frédéric Mitterrand s'est rendu au congrès des exploitants de salles de cinéma qui se tient à Deauville. Le ministre de la Culture et de la Communication leur a à nouveau parlé de l'aide de 125 millions d'euros sur 3 ans que l'État et les collectivités locales vont accorder aux 1.500 plus petites salles pour s'équiper de projecteurs numériques. Pour les 1.000 salles de 3 écrans ou moins, un décret vient de paraître, et les premières demandes seront examinées mi-octobre. Pour les 300 salles peu actives et les 130 salles itinérantes, un autre dispositif « sera mis en place très prochainement », a promis le ministre. En revanche, les exploitants sont restés sur leur faim concernant leurs autres revendications, auquel la rue de Valois n'a pas donné satisfaction. Leur fédération s'était donnée la peine de les rassembler dans un «livre blanc» publié à l'ouverture du congrès. En pratique, les exploitants veulent être exonérés d'une série de taxes : taxe foncière, taxe locale d'équipement, taxe pour la non réalisation de parkings, taxe sur la publicité extérieure... Ils demandent aussi à ce que les films sortant en salles puissent faire de la publicité à la télévision. Enfin, ils veulent reverser moins d'argent à la filière: 45 % du prix du billet au lieu de 50 % - une demande qu'ils limitent désormais aux exploitants petits et moyens (salles de moins de 50 écrans et réalisant moins de 450.000 écrans). Sur ce dernier point, la présidente du Centre nationaledu cinéma (CNC), Véronique Cayla a promis de reprendre la concertation entre salles et distributeurs, et critiqué les pratiques de certains distributeurs. Rentabilité déterioréeLe « livre blanc » justifie ces revendications par un discours alarmistes sur la situation « difficile et inquiétante » des salles, dont la rentabilité « se détériore gravement », ce qui « menace leur pérennit頻. Hélas, ce discours n'est étayé par aucun chiffre sur la rentabilité du secteur - encore moins sur son recul éventuel - ou sur une multiplication des faillites d'exploitants. Le document se contente d'indiquer que le prix du billet a augmenté moins vite que l'inflation, et que les loyers et les coûts de construction ont fortement cru. Le contexte rend ce discours difficile à tenir. Le dossier de l'équipement numérique « s'achemine vers une conclusion positive », reconnaît le livre blanc. La part du prix du billet reversée à la filière baisse depuis 5 ans. Le nombre d'écrans (le plus important d'Europe) a progressé de 10 % en 10 ans. Et les entrées sont, sur les 7 premiers mois de 2010, en progression de 7 % par rapport à 2009, qui était une année record. « Surtout, les entrées des exploitations petites et moyennes sont de nouveau en progression », a déclaré le ministre.
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