Les compagnies américaines limitent la casse

Aérien En temps normal, les résultats des compagnies aériennes américaines au troisième trimestre 2009 seraient jugés catastrophiques, la période juillet-août-septembre étant traditionnellement la meilleure de l'année. Au c?ur de la plus grave crise jamais traversée par le secteur aérien, dont l'ampleur est plus importante aux États-Unis, la performance apparaît moins désastreuse. Surtout si on la compare aux rivaux européens ou asiatiques qui, pris dans leur ensemble, vont dégager des pertes autrement plus importantes alors qu'ils pèsent moins que les américains.Hier, la deuxième compagnie à bas coûts américaine Jetblue a publié un bénéfice net de 15 millions de dollars. La veille, sa concurrente Air Tran a fait de même (+ 10,6 millions). Southwest la plus importante low-cost mondiale fait aussi état d'un profit de 23 millions hors éléments exceptionnels. En les incluant, les comptes tombent dans le rouge (? 16 millions). Même chose chez plusieurs compagnies dites traditionnelles. Continental a publié une légère perte de 14 millions mais reste bénéficiaire sans des coûts exceptionnels. Delta aussi. Sans les coûts liés à sa fusion avec Northwest, la compagnie d'Atlanta n'aurait pas enregistré une perte de 161 millions de dollars mais un bénéfice de 51 millions. De son côté, United a perdu 57 millions et US Airways 80 millions. Dans ce paysage, American fait figure d'exception avec des pertes élevées de 359 millions. Au même titre que US Airways, American fait l'objet de rumeurs de mise sous chapitre 11 de la loi sur les faillites dans le milieu aéronautique.Au final, la plupart des résultats ont été meilleurs que les prévisions des analystes. Malgré des chutes de chiffre d'affaires allant jusqu'à 21 % dans le passager et 50 % dans le fret chez Delta (l'équivalent de 2 milliards) en raison d'un recul du trafic et d'une baisse des prix (? 19 % toujours chez Delta), les compagnies américaines ont limité la casse. Ceci en raison des mesures de réductions de coûts drastiques décidées dès la fin 2007 quand le baril fonçait vers les 150 dollars. Une réactivité guidée, à l'époque, par l'absence de couvertures carburant. Ainsi, les baisses de capacités, entraînant celles des effectifs, ont été plus fortes qu'ailleurs (jusqu'à ? 10 %).faire face aux échéancesSi United observe une certaine reprise du trafic affaires, Southwest ne voit aucun signe. Certains analystes estiment qu'en cas de reprise en 2010, la bonne discipline en termes de capacités, dont les compagnies américaines font preuve, pourrait leur permettre d'augmenter leur prix en 2010. Une éclaircie qui serait vite balayée en cas de nouvelle flambée du prix du carburant. D'autant plus que la flotte sur les vols domestiques est très âgée. D'où les levées de capitaux récentes effectuées par des compagnies comme United pour gonfler leur trésorerie et faire face à leurs échéances de remboursement.Pour 2009, Iata estime que les compagnies américaines (35 % du marché mondial en chiffre d'affaires) devraient perdre 2,6 milliards de dollars, contre 3,8 milliards pour les transporteurs européens (environ 22 % du marché).
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