L'industrie se réveille, mais reste fragile

ConjonctureSi la plupart des économistes tablent sur une nouvelle progression du PIB au troisième trimestre, dans le sillage du léger rebond observé au deuxième (+ 0,3 %), la statistique publiée hier par l'Insee apporte un peu d'eau au moulin de ceux qui envisagent avec un certain optimisme la fin de l'année. En effet, le climat des affaires s'est à nouveau amélioré dans l'industrie en octobre, tout comme dans les autres secteurs. L'indicateur de climat des affaires remonte régulièrement depuis le printemps ? avec une accélération en septembre ?, même s'il se situe encore en dessous de sa moyenne de longue période. À l'exception de celui des biens d'équipement, tous les secteurs industriels se portent mieux qu'au cours des derniers mois. C'est particulièrement le cas de l'automobile, dopée depuis le début de l'année par la prime à la casse gouvernementale accordée pour l'achat d'un véhicule neuf.Problème, les chances que ce réchauffement du climat des affaires se poursuive au cours des prochains trimestres sont assez minces. Selon les économistes, ce réveil de l'industrie dépendra énormément du niveau de la demande intérieure, mais également de celle adressée à la France par ses partenaires. Or, actuellement, cette demande est très fortement soutenue par les stimuli budgétaires mis en place en France et à l'étranger pour accélérer la sortie de crise. Que se passera-t-il lorsque l'action des pouvoirs publics, par essence temporaire, cessera ? Dans l'automobile, on sait déjà que la prime à la casse sera progressivement réduite en 2010, de 1.000 à 700 euros le 1er janvier, puis à 500 euros le 1er juillet. La question mérite d'être posée.dégradationCe n'est pas la seule menace qui pèse sur la demande. La dégradation brutale des marchés du travail, en particulier en France, n'est pas non plus de nature à stimuler la consommation des ménages, le seul moteur de l'économie tricolore, avec les conséquences que l'on peut imaginer sur l'activité manufacturière.Le niveau actuel du taux de change euro-dollar, proche de 1 euro pour 1,50 dollar, trouble également l'avenir de l'industrie en pesant sur la compétitivité des prix des biens manufacturés made in France.La probable remontée des cours des matières premières durant les prochains mois hypothèque aussi les chances de voir l'industrie dynamiser l'ensemble de l'économie, en particulier celle du prix du baril de brut dont le secteur manufacturier est un grand consommateur. Il ne manquerait plus qu'un relèvement du coût du crédit, via la remontée des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), pour que l'industrie replonge. Compte tenu de la faiblesse de l'inflation, cette hypothèse est actuellement exclue par la BCE. Pour l'instant... Fabien Piliu
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