Vienne et Munich se déchirent autour du sauvetage de Hypo Alpe Adria

AutricheQui paiera pour sauver Hypo Group Alpe Adria (HGAA) ? La sixième banque autrichienne par la taille de son bilan (40 milliards d'euros) a un besoin urgent d'argent frais. Jeudi dernier, l'autorité de régulation financière viennoise, la FMA, a prévenu : si les actionnaires ne rétablissent pas la situation avant l'assemblée générale du 10 décembre, elle nommera un « commissaire du gouvernement » qui gérera directement l'institut. Une sorte d'expropriation de fait justifiée par un ratio de solvabilité qui serait désormais inférieur à ce qu'exige la loi.La source des difficultés de Hypo Alpe Adria vient de ses filiales balkaniques pour lesquelles elle va devoir passer d'immenses provisions. Du coup, sa perte nette sur 2009 pourrait atteindre 1 milliard d'euros, ce qui va réduire sa solvabilité.HGAA est une filiale à 67 % de la Landesbank bavaroise BayernLB. Cette dernière a indiqué qu'elle était prête à renflouer la banque autrichienne, à condition que les deux autres actionnaires, l'assureur Grawe et l'État régional de Carinthie participent aussi à l'opération. Ce qu'ils refusent tous deux. BayernLB ne doit elle-même sa survie qu'à l'appui massif de l'État de Bavière, qui la contrôle désormais et qui rechigne à payer pour une filiale autrichienne qui a coûté déjà 4 milliards d'euros depuis 2007. « Je ne peux m'imaginer que HGAA soit assaini avec le seul argent des contribuables bavarois », a ainsi déclaré vendredi Ernst Weidenbusch, responsable de la commission de contrôle de BayernLB au Parlement de Munich.À Klagenfurt, le gouvernement de Carinthie, dont le budget est à l'agonie, a appelé à l'aide le gouvernement fédéral, mettant dans la balance les 8.000 employés de la banque. Mais le ministre fédéral des Finances, Josef Pröll, a rejeté toute action de sa part et a invité la Carinthie à céder ses parts dans le fournisseur d'énergie Kelag, ce qu'elle refuse. Vienne, qui a déjà injecté 900 millions d'euros dans HGAA l'an passé, n'est cependant pas en position de force. La banque est en effet jugée « systémique » et le gouvernement fédéral ne pourra pas la laisser faire faillite. Romaric Godin, à Francfort La capitale autrichienne a déjà injecté 900 millions d'euros dans HGAA l'année dernière.
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