Wall Street aborde 2011 avec optimisme

À quelques jours de Noël, Wall Street s'est offert de jolis cadeaux. Après avoir buté à plusieurs reprises sur la barre des 1.250 points, l'indice phare S&P 500 l'a enfin franchie mardi. Un niveau symbolique au-dessus duquel l'indice élargi n'avait plus clôturé depuis le 19 septembre 2008 et l'aggravation de la crise financière suite à la faillite, quatre jours plus tôt, de la banque d'affaires Lehman Brothers. L'indice a d'ailleurs retrouvé son niveau d'avant-Lehman.Le Dow Jones a également dépassé un cap, celui des 11.500 points, au plus haut depuis la fin du mois d'août 2008. Après avoir atteint un point bas en mars 2009, l'indice vedette de la Bourse de New York a rebondi de plus de 60 %. Et le Nasdaq fait encore mieux : proche des 2.700 points, il a engrangé près de 18 % cette année et s'affiche à son plus haut niveau depuis décembre 2007. À forte composante technologique, le benchmark profite notamment de la santé retrouvée de la high-tech américaine, dont les profits ont bondi de 39 % au troisième trimestre.Est-ce le signal d'un optimisme retrouvé ? Pour 2011, les voyants sont au vert. Les craintes d'une rechute de l'économie semblent écartées après que la Réserve fédérale a décidé de relancer son programme de rachat de bons du Trésor. D'autant que démocrates et républicains ont réussi à trouver un terrain d'entente sur un paquet fiscal - et notamment sur l'extension de tous les avantages fiscaux accordés sous la présidence Bush -, représentant dans les faits un deuxième plan de relance. « 2011 sera l'année des États-Unis », s'enflamme même Jim O'Neill, économiste chez Goldman Sachs. « La croissance devrait être suffisamment robuste pour permettre un repli du chômage », écrit-il dans une note cette semaine. Mercredi, le département du Commerce a relevé son estimation de la croissance du PIB au troisième trimestre, à 2,6 % en rythme annuel (contre 2,5 % selon une précédente estimation). Les économistes espéraient 2,8 %.Pour la première fois depuis des années, les marchés devraient ainsi être portés par l'économie américaine, attendue en croissance de 3 % par les économistes. D'autres facteurs joueront à la hausse, comme la progression attendue des profits, des valorisations intéressantes sur de nombreux secteurs et le retour des fusions et acquisitions. L'actualité est en effet riche, ces dernières semaines, d'opérations et de rumeurs en tous genres alors que les entreprises américaines peuvent puiser dans des trésoreries élevées. Et les marchés soulignent que la troisième année d'un premier mandat présidentiel est historiquement très bonne.Risques élevésCette vague d'optimisme se propage à Wall Street, définitivement « bullish ». Goldman Sachs mise un S&P 500 à 1.450 points fin 2011, soit un nouveau bond de 16 %. JP Morgan table sur 1.425 points et Bank of America sur 1.400 points. Le consensus se situe à 1.375 points (+ 10 %). « 2011 sera une bonne année pour l'économie et les marchés actions, pas une excellente année », nuance toutefois Sam Stovall, de Standard and Poor's. Car les risques restent élevés : « Un durcissement fiscal prématuré, une rechute des prix de l'immobilier, une explosion du coût de la dette en Europe et un embrasement des prix du pétrole », énumère Michael Hartnett de BofA Merrill Lynch. Jérôme Marin, à New York
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