La légèreté de l'art selon Pommery

« Je suis la reine des pots de yaourt peints », s'exclame Nathalie Vranken dans un éclat de rire. Pas question, pour cette femme d'affaires, à la tête du marketing international et du mécénat artistique de Pommery, la marque de champagne qui appartient à son mari, Paul-François Vranken, de se prendre au sérieux. L'art, c'est avant tout la légèreté, la contemporanéité, la magie du moment recréé. Les caves qui servent à façonner le Pommery accueillent tous les ans les oeuvres des enfants de Reims. Mais ce n'est pas tout. Enfilades de bouteilles sombres, couloirs qui débouchent sur des crayères millénaires, la dramaturgie du lieu sert d'écrin à des expositions d'art contemporain.En ce début d'année, une rétrospective intitulée « Nos meilleurs souvenirs » (jusqu'au 30 mars 2011) consiste en une recréation d'oeuvres déjà présentées au cours des vingt ans des festivals artistiques du Printemps de Cahors, puis du Printemps de septembre, à Toulouse. Mécènes de ces manifestations depuis leurs débuts, les Vranken ont eu envie de se souvenir de ce qu'ils avaient vu au fil des années et de produire de nouveau les oeuvres, « afin de les regarder un peu plus longtemps », explique « Mme Nathalie », comme on l'appelle dans la maison. Prêter une nouvelle vie aux oeuvres ou leur en offrir une différente, comme dans le cas de ce cactus enduit de miel et recouvert de billes de polystyrène, de Michel François, qui ne réagit pas de la même façon aux quelques degrés des caves qu'à la chaleur du sud-ouest. Le visiteur, qui vient, le plus souvent, d'abord pour les caves, se voit refiler des oeuvres « au noir » par les Vranken. Dans une argile toujours fraîche, grâce à l'humidité du lieu, propice à la naissance des millésimes, il imprime ses doigts sur les « Hippopotames » de Dewar et Gicquel. Mieux encore, il fait littéralement naître l'oeuvre de Bertrand Gadenne : un papillon, dont la marque affleure au sol pour donner au passant l'idée de le prendre, qui dans sa main, qui sur sa manche. Une façon de mêler pérennité de l'oeuvre - cette dernière date de 1988 - et instantanéité.C'est en tout cas la pérennité qui caractérise l'engagement des Vranken dans le mécénat. Quand ils rachètent Pommery en 2002, « l'art s'est imposé en visitant caves et crayères », raconte la patronne. Ils ne faisaient en cela que renouer avec une tradition : la Veuve Pommery n'avait-elle pas offert « Des glaneuses » de Millet, au musée du Louvre, en 1890 ? Aujourd'hui, Pommery s'affirme en « mécène performant » : au-delà des expositions, la maison est aussi bien partenaire du Metropolitan Opera à New York que du musée Van Gogh à Amsterdam. www.pommery.f
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