Hedge funds : une croissance des encours à deux chiffres

Au regard des derniers chiffres publiés par Hedge Fund Research (HFR), l'industrie des hedge funds se porte mieux. Elle clôture 2010 avec 1.917 milliards de dollars (1.415 milliards d'euros) gérés, en hausse de 19,8 % par rapport à 2009. « L'année a mieux fini qu'elle n'avait commencé », constate Kenneth Heinz, président de HFR. Au dernier trimestre 2010, l'industrie a enregistré une hausse record de ses encours de 149 milliards. Toutefois, « il reste encore un certain degré d'hésitation de la part des investisseurs vis-à-vis des hedge funds, remarque le spécialiste. Nous ne sommes pas revenus aux niveaux de 2007 ou début 2008 en particulier sur la collecte qui reste faible. » Avec 55,5 milliards, la collecte nette explique 17,5 % de la hausse des encours. Les hedge funds gérant plus de 5 milliards de dollars ont capté 80 % de ces collectes. Et même si les fonds de taille plus petite ont mieux clôturé l'année, il leur est difficile d'attirer les investisseurs. Ce qui est aussi le cas des fonds de hedge funds qui pâtissent encore de l'affaire Madoff.Du côté des performances, l'effet marché contribue pour 82,5 % (261,5 milliards de dollars) à la croissance des encours. Si toutes les stratégies affichent une performance positive, à l'exception de celle ayant un biais « short » (vendeur, ? 18,38 %), la performance moyenne de l'industrie calculée par HFR n'est que de 10,5 %. C'est un peu plus que le MSCI World (9,55 %), mais c'est moins que le S&P 500 (12,78 %). Or, c'est de la performance que les gérants tirent, et justifient, la majorité de leurs rémunérations. Sur ce point, Kenneth Heinz estime que « l'industrie a changé. Ce n'est plus la règle 2/20 [2 % de frais de gestion et 20 % de commissions de surperformance, Ndlr] qui est appliquée mais plutôt celle de 1,58/19. Cela signifie que certains sont restés à 20 et d'autres proposent 15. Les négociations portent généralement autour du « lock up » (droit de retirer son argent ou pas). Plus il y en a, plus les gérants sont prêts à baisser leurs prix. » Par ailleurs, moins de 50 % des hedge funds ont retrouvé leur niveau de « high water mark » (effacer les pertes avant de refacturer des frais).Si 2011 s'annonce bien, un sondage réalisé par la Chartered Alternative Investment Analyst Association auprès de 500 professionnels montre qu'une minorité s'interroge. Ils s'inquiètent d'un indice Vix au-delà de 50, d'une once d'or à 2.000 dollars et des bons du Trésor américain à plus de 5 % sous l'effet d'une amélioration de la croissance et de tensions inflationnistes. En termes de stratégie, ils pensent que le global macro, les émergents et l'arbitrage de convertible surperformeront en 2011. Quant à la consolidation de l'industrie, marquée l'an passé par l'acquisition de GLG par Man Group, Kenneth Heinz n'est pas sûr qu'elle continuera. « Les hedge funds ne sont pas des produits qu'on peut manufacturer et reproduire en masse avec des économies d'échelle », conclut-il. T. S. et E. A., à Londre
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