Les champagnes de Rémy Cointreau intéressent LVMH et Lanson

Le directeur général de Rémy Cointreauintreau, Jean-Marie Laborde, voulait vendre ses champagnes Charles et Piper Heidsieck avant mars. Il se peut qu'il y parvienne. Selon nos informations, LVMH a fait une première offre de 300 millions d'euros en décembre en sachant pertinemment qu'elle ne serait pas acceptée. « Le dossier vaut 400 millions d'euros minimum et LVMH le sait très bien », explique un spécialiste du secteur. Une ruse qui permet au leader du luxe de revenir dans un deuxième temps, mais en faisant front commun avec un plus petit que lui : le groupe Alain Thiénot (Canard-Duchêne, Joseph Perrier, champagne Thiénot...).Le groupe de Bernard Arnault pourrait ainsi faire main basse sur les contrats d'approvisionnement, seule chose qui l'intéresse dans l'affaire, puisqu'ils lui permettent de sécuriser ses volumes destinés à ses marques haut de gamme, type Moët Hennessy. Le groupe Alain Thiénot, qui manque de signature célèbre, la plus connue étant Canard-Duchêne, gagnerait, de son côté, une marque d'envergure internationale avec Piper Heidsieck. Mais trois autres candidats sont également sur les rangs. Les deux coopératives Nicolas Feuillate et Alliance-Champagne, ainsi que le champion de la croissance externe, le groupe Lanson-BCC. La maison Vranken serait, quant à elle, hors course. Propriétaire de la marque Heidsieck Monopole, elle n'a pas hésité à baisser violemment ses prix pendant la crise, faisant beaucoup de mal aux deux signatures quasi homonymiques de Rémy Cointreauintreau, qui voue désormais une haine féroce à son concurrent. « Je me moque de cette vente », explique à « La Tribune », son PDG, Paul-François Vranken.Cession difficileLes candidats sont donc là mais la cession pourrait s'avérer plus difficile que prévu. Les ventes de la branche champagne (qui représentent environ 13 % des 808 millions d'euros de chiffre d'affaires de Rémy Cointreauintreau sur l'exercice 2009-2010) ne sont pas bonnes. D'octobre à décembre, elles ne progressent que de 7,7 % malgré une base de comparaison à ? 20 % l'année précédente. Et les pertes, qui s'élevaient à 4 millions d'euros l'année dernière, représentaient toujours 2,8 millions d'euros au premier semestre de l'exercice en cours.Même si les deux marques sont « jolies », selon les termes d'un des candidats, Charles Heidsieck, destinée essentiellement aux hôtels et restaurants français, ne réalise que de très faibles volumes, de l'ordre de 500.000 bouteilles. Les salariés très syndicalisés de la maison sont également un gros point noir. Devant le plan de suppression de 45 des 160 postes à l'automne dernier, ils ont fait la grève pendant plus d'une semaine, bloquant les vendanges et obtenant finalement un plan de départs volontaires. Mais le principal obstacle reste la concurrence du Heidsieck Monopole de Vranken, qui ne relèvera pas ses prix de si tôt. Les dossiers de candidature devront être rendus d'ici à début février.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.