Une semaine après avoir annoncé le mariage de ses chaînes cinéma avec TPS Star de Canal Plus, Stéphane Richard, le patron d'Orange, dévoilera mardi « une nouvelle illustration de sa stratégie dans les contenus », fondée sur les partenariats, cette fois avec Dailymotion. L'opérateur télécoms va entrer à hauteur de 30 % à 50 % au capital du site français de partage de vidéos, comme l'a révélé vendredi « L'Express ». Première étape avant une reprise totale d'ici deux à trois ans, de source proche du dossier. L'opération se fait en cash, sur la base d'une valorisation proche de 150 millions d'euros. « Le schéma indexé sur la performance » permet aux actionnaires actuels, les fonds Advent Venture, AGF Private Equity, Atlas Venture et Partech, tout comme le Fonds stratégique d'investissement (FSI), de céder une partie de leur participation, avant une cession totale à moyen terme, sur la base d'une valorisation qui atteindra autour de 200 millions d'euros, en fonction des résultats du site. En 2007, Dailymotion, qui avait levé 25 millions d'euros, était valorisé, de bonne source, 75 millions d'euros. Un montant revu à la baisse lors d'entrée au capital du FSI en octobre.Lancé en mars 2005, Dailymotion a atteint l'équilibre l'an dernier. Son chiffre d'affaires, issu de la publicité, a atteint 18 millions d'euros en 2010, contre 12 millions en 2009, grâce à l'explosion de l'audience à l'international. Le site enregistre plus de 95 millions de visiteurs uniques par mois dont 11 millions en France (ComScore novembre). Pour 2011, il vise une croissance de 30 % à 40 %.Acquistion très stratégiqueLe « Youtube français » apporterait une plate-forme de vidéos très complémentaire à Orange, qui pourrait adjoindre certains de ses actifs, comme son site 24/24 actu, son application mobile Welles de partage de vidéos, voire son catalogue de VoD. Dailymotion voulait se lancer dans la vidéo payante, à la demande, mais se plaignait de ne pouvoir en tirer de recettes suffisantes, faute de contrôler l'accès aux box ADSL. En s'offrant Dailymotion, Orange pourrait prendre pied dans les téléviseurs connectés, qui donnent accès directement à des services Web en contournant les fournisseurs d'accès. Cette acquisition est révélatrice de la stratégie insufflée par Stéphane Richard, qui a martelé que l'édition de contenus en propre n'est pas le métier de l'opérateur. À l'inverse, il veut se renforcer dans son rôle d'agrégateur et distributeur. « On s'est trop focalisé sur la télévision par le passé, nous devons élargir les contenus que nous proposons », décrypte l'entourage du dirigeant. S. C. et D. C.

latribune.fr

23 Jan 2011, 23:23

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