DCNS en mode croissance

Le pari est ambitieux. De sources concordantes, DCNS aurait aujourd'hui un sureffectif d'environ 2.000 emplois. Sauf que le groupe naval ne compte pas réduire le nombre de ses salariés, mais plutôt les augmenter. « Nous ne sommes pas dans une logique de réduction de postes, assure à ?La Tribune? le directeur du programme de transformation de DCNS, Olivier Dambricourt, un ancien de Rhodia arrivé dans le groupe en début d'année. Bien au contraire, Championship est un plan de développement et de croissance. DCNS est un diamant brut, il va devenir un joyau. »des vues sur le nucléaireLe groupe veut notamment « doubler, voire tripler » ses parts de marché (aujourd'hui à 17 %) dans la construction de navires militaires (sous-marins et bateaux de surface), ouverte à la concurrence et pesant 3 milliards d'euros. DCNS vise aussi un marché d'avenir, celui du nucléaire où il compte réaliser de 400 à 500 millions d'euros de chiffre d'affaires dans dix ans. Enfin, il table, mais à plus long terme, sur les énergies marines, où il souhaite devenir un équipementier majeur après avoir réalisé un démonstrateur d'énergie thermique des mers pour l'île de La Réunion (environ 8 millions d'euros d'investissements).Par ailleurs, l'objectif d'Olivier Dambricourt est de faire gagner à DCNS 30 % de productivité. Il travaille sur six axes, dont certains à court terme et d'autres à plus long terme. « Il faut que ce soit un mouvement permanent », estime-t-il. Les trois premiers axes concernent la responsabilisation de la chaîne hiérarchique afin qu'elle s'approprie Championship et les nouvelles méthodes de travail, le travail en équipe, puis, à plus long terme, la mise en place d'un référentiel des processus techniques commun à tous les sites. Et le dirigeant de donner un exemple extrême, qui n'est toutefois pas la norme au sein du groupe : 35 opérations pour sortir un produit d'un magasin de fournitures de DCNS. « C'est trop, constate-t-il. De plus, chaque site avait en outre ses propres spécificités. » Simplifier et rationaliser sont les maîtres mots.Olivier Dambricourt va aussi dépoussiérer les relations de DCNS avec ses fournisseurs. Objectif : réduire de moitié, voire plus, les 8.500 fournisseurs actuels. Notamment les 80 % à 85 % d'entre eux qui ne représentent que 10 % à 15 % du budget. Pour les autres, il souhaite les « associer » en tant que partenaires à risques au développement des futurs programmes. Par ailleurs, il veut diviser par dix en trois ans le taux d'accidents. Enfin, dernier axe, et pas le moindre, il souhaite faire passer le groupe d'une culture de la perfection à celle de l'action. Michel Cabirol
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