« Il était nécessaire de remettre le crédit renouvelable à sa place »

STRONG>Pierre Blanc, Associé fondateur du cabinet Athling ManagementEn accordant un délai de deux ans avant la convergence totale des taux d'usure applicables au crédit renouvelable et au crédit amortissable, le gouvernement a-t-il cédé au lobbying des établissements de crédit ?Cette période d'adaptation ne me semble pas choquante car la refonte des taux de l'usure va restructurer entièrement le marché. Cette précaution permettra aux prêteurs et aux distributeurs de s'adapter à la baisse inéluctable de ces taux pour certaines tranches de montant et de refondre leur offre. C'est un élément positif car, contrairement à certains qui pensent qu'il faut « tuer » le crédit renouvelable, nous sommes convaincus que celui-ci a une utilité économique. Le rapport Athling a inspiré les principales mesures de la loi Lagarde. Etes-vous toujours en accord avec celle-ci ?Nous avons toujours considéré qu'il était nécessaire de remettre le crédit renouvelable à sa place. C'est ce qui se dessine aujourd'hui. Le crédit renouvelable se justifie pour des besoins de financement d'un petit montant et s'il a une durée de remboursement limitée. L'instauration d'une durée maximale d'amortissement de 36 mois pour les crédits jusqu'à 3.000 euros et de 60 mois au-delà, et la convergence des taux de l'usure, conduiront de fait à exclure le crédit renouvelable au-delà de 6.000 euros et à le limiter très fortement entre 3.000 et 6.000 euros. Les établissements spécialisés vous semblent-ils disposés à respecter l'esprit de la loi Lagarde ?L'observatoire que nous sommes en train de mettre en place permettra de répondre précisément à la question. Concrètement, on en saura plus à partir du mois de mai. L'ensemble des mesures structurantes de la loi Lagarde seront alors entrées en vigueur. Ainsi, à partir du 1er mai, moment où les premières offres de crédit à la consommation estampillées LCC [loi portant réforme du crédit à la consommation, Ndlr] seront proposées, on verra comment les établissements mettent en oeuvre le principe de remboursement minimal du capital restant dû ou d'offre alternative de crédit amortissable. Et dès la fin du mois de mai, les relevés de compte envoyés aux clients devront mentionner la durée du prêt restant à rembourser. Propos recueillis par S. R.
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