Le belge Solvay restructure pour préparer sa prochaine acquisition

Décidément, les temps sont difficiles pour les salariés et ex-salariés de Solvay. Le chimiste belge a annoncé jeudi 800 suppressions de postes (près de 5 % des effectifs mondiaux). Deux jours plus tôt, l'américain Abbott dévoilait un projet de réduction de 3.000 postes (dont 180 en France) après le rachat, en septembre 2009, de la branche pharmacie de ce même Solvay. Chez Solvay France, « une cinquantaine » de suppressions nettes est prévue, sur un total de 2.200 salariés. « Seules sont concernées les fonctions supports [ressources humaines, communication, finances...]. Nous ne voulons pas toucher à la production, mais nous étions devenus trop lourds au niveau administratif », indique un porte-parole du groupe. « La pharmacie représentait un tiers de notre chiffre d'affaires [2,7 milliards d'euros sur un total de 9,5 milliards, Ndlr], il faut adapter la structure à cette perte d'activit頻, complète Dominique Berner, représentant CGT dans la principale usine du groupe, à Tavaux (Jura). L'objectif affiché est d'économiser 120 millions d'euros par an à partir de fin 2012. Mais, en ligne de mire, c'est aussi l'utilisation des 5,2 milliards d'euros issus de la vente à Abbott qui se prépare. Car la restructuration s'inscrit dans une réorganisation globale de Solvay. Trois divisions seront créées : polymères spéciaux (plastiques de spécialité...) et produits chimiques spéciaux (fluorés...), dont les sièges vont s'installer en Italie et en Corée « pour être plus proches des clients » et une branche produits chimiques essentiels (chimie de base comme le bicarbonate de soude ou l'eau oxygénée), à moindre valeur ajoutée. Solvay veut privilégier les départs volontaires et les reclassements internes. Sur ce point, le groupe jouit en France d'un historique favorable : même les représentants syndicaux saluent la façon dont ont été menées les précédentes réorganisations. Entre 2007, date du rachat des laboratoires pharmaceutiques Fournier, et 2009, Solvay a perdu quelque 2.100 emplois, « essentiellement via des départs non remplacés », précise le groupe. Cette fois-ci, « la France est plutôt bien lotie par rapport à la Belgique [150 à 160 suppressions de postes, Ndlr] », concède Gilles Lecuelle, délégué CFE-CGC à Tavaux.En revanche, les syndicats s'inquiètent de la perspectives d'une grosse acquisition. « S'il y a des synergies avec la cible, il pourrait y avoir un nouveau plan à la cl頻 s'inquiète Gilles Lecuelle. Depuis un an, Solvay reste toujours aussi discret sur ses intentions. « La priorité [...] va à des [...] projets stratégiques en chimie et en plastiques, en continuant l'expansion géographique », avaient éludé les dirigeants fin juillet. Audrey Tonnelie
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