Le pétrole a gagné plus de 10 dollars en deux semaines

Mais pourquoi le pétrole, qui se hissait hier au-dessus des 81 dollars le baril, monte-t-il autant ? Deux thèses s'affrontent pour expliquer ce regain. Les « fondamentalistes » avancent que l'économie réelle engloutit plus de pétrole. En France, les automobilistes ont effectivement retrouvé le chemin des stations-service : en septembre, la consommation de carburants a bondi de 2 %. Et tous les mois, depuis juillet dernier, l'Agence internationale de l'énergie relève ses prévisions de consommation.Pourtant, les stocks d'hydrocarbures dans les pays de l'OCDE pointent à des sommets. Alors que les pays de l'Opep ont mis à l'arrêt bon nombre de forages, les réserves de pétrole brut restent supérieures à deux mois entiers de consommation ! Et plus d'une centaine de supertankers, soit plus de 100 millions de barils de brut, stagnent sur les océans. Devant une offre si abondante, les cours devraient au mieux stagner.De nombreux experts, mais aussi les ténors de l'Opep, crient donc à la spéculation. La forte évolution des taux de change ces dernières semaines a en effet favorisé le pétrole. Bizarrement, les cours des produits pétroliers de type essence, gazole et fioul ne suivent pas la flambée du brut. Un décalage qui expliquerait l'aspect purement financier de la hausse du pétrole. Selon Olivier Jakob chez Petromatrix, le recul du dollar contre l'euro incite les investisseurs à acheter du pétrole brut, sur le marché physique comme sur le marché à terme, comme un rempart contre la perte de valeur du billet vert.peu de sensLa voiture avançant au brut n'existant pas encore, la hausse du brut seul fait peu de sens : si la demande de combustible était réelle, essence et gazole suivraient le mouvement. Autre indice de la composante fortement financière de la hausse du pétrole, les cours à très long terme. On peut aujourd'hui acheter le cru 2014 pour 92 dollars par baril, soit 10 dollars de plus qu'il y a deux semaines. Or si les groupes pétroliers vendent volontiers du pétrole à 5 ans, seuls les financiers en achètent, l'échéance étant trop lointaine pour les industriels. Aline Robert
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