Les marchés avertissent les États

chronique des TauxCette semaine, l'attention du marché obligataire s'est portée à nouveau sur le risque des États souverains de la zone euro. La Grèce en particulier inquiète. Si quelqu'un veut se protéger contre le risque d'un défaut de la République hellénique, il lui faut payer 1,80 % l'an du montant assuré, contre 1,5 % il y a deux semaines. C'est ce qu'on appelle la prime des CDS (« credit default swaps »). La prime est importante et se répercute automatiquement sur le taux d'intérêt que doit offrir le Trésor grec quand il emprunte. Les primes ont aussi nettement augmenté pour l'Italie, l'Espagne, le Portugal et l'Irlande. Rappelons que, dans une zone monétaire comme la zone euro, la banque centrale est indépendante et évite de prêter directement à un État. Elle accepte seulement de refinancer des banques qui apportent des obligations du Trésor à l'escompte, mais à court terme. Elle ne le fait pas volontiers car elle doit rendre des comptes à tous les autres pays de la zone. Dans la zone euro, le financement par la création monétaire nécessiterait un consensus de toutes les forces politiques de la zone, ce qui est exclu. Quant à sortir de la zone euro, ce serait politiquement suicidaire pour tout gouvernement. Il ne reste donc qu'à équilibrer les budgets, ou au moins à convaincre le marché qu'un redressement est en cours. C'est là où la hausse de la prime des CDS est préoccupante. Alors même que, dit-on, la crise financière se calme, que les banques affichent à nouveau des résultats positifs, que les taux restent bas, les marchés indiquent qu'il y a de quoi être inquiet des finances publiques. Si la tendance se poursuit, certains États devront payer des taux de plus en plus élevés et le rétablissement des finances publiques deviendra de plus en plus difficile. Avant qu'il ne soit trop tard, les gouvernements doivent mettre en ?uvre des politiques d'économies budgétaires draconiennes. C'est contraire aux politiques de soutien de la demande, dira-t-on. Certes, mais les contraintes financières sont malheureusement implacables. nAlors même que, dit-on, la crise financière se calme, les marchés indiquent qu'il y a de quoi être inquiet des finances publiques.
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