Toyota menacé de perdre sa couronne de numéro un mondial en 2011

Finalement, Toyota a gardé son titre en 2010. Le groupe nippon a en effet annoncé lundi la vente de 8.418.000 unités (+ 8 %), avec sa propre marque (+ 8 %, à 7,53 millions) mais aussi ses filiales Daihatsu (mini-véhicules) et Hino (poids-lourds). Une couronne conservée... in extremis, puisque, courant décembre, le consortium tablait sur 8,37 millions à peine. Ce qui l'aurait placé derrière son éternel rival, General Motors (8,39 millions, + 12,2 % l'an passé). Volontairement pessimiste dans ses prévisions, Toyota n'a cessé, il est vrai, de les revoir à la hausse tout au long de l'année. Mais, en 2011, le japonais pourrait quand même perdre sa couronne gagnée il y a trois ans. En effet, Toyota vise une croissance très faible cette année, d'à peine 2 %, à 8,61 millions. Et ce, alors que le groupe de Detroit a le vent en poupe, grâce à ses ventes soutenues aux Etats-Unis (+ 6,3 %, à 2,2 millions en 2010) et en Chine, qui constitue désormais son premier débouché (+ 29 %, à 2,35 millions). Depuis sa sortie du Chapitre XI (loi américaine de sauvegarde des entreprises en difficulté) et son retour en bourse fin 2010, allégé de sa lourde dette, restructuré à la hache, sous perfusion des milliards d'aide fédérale, le groupe de Detroit a retrouvé son optimisme. Et ce, alors que Toyota fait au contraire preuve d'une extrême prudence dans sa gestion. En attendant un revers possible cette année, Toyota a tout de même crû en 2010 sur son marché intérieur (+ 10 %, à 2,2 millions), où sa Prius hybride est restée le modèle le plus vendu, et réalisé de meilleures performances qu'escompté en Chine, en Inde où il a lancé fin 2010 un modèle spécifique à bas coûts, et au Brésil.Volkswagen en embuscadeMais, il n'a pu remonter la pente aux États-Unis (? 0,4 %, à 1,76 millions, sur un marché à + 11,2 %), où son image a été sérieusement ternie par le rappel en début d'année dernière de 6,2 millions de véhicules pour des problèmes présumés d'accélérateur et de freinage. Les médias et les politiques ont crié haro sur Toyota une bonne partie de l'année, non sans relents nationalistes. Même si la firme a été en partie blanchie à l'été 2010 par une enquête de la NHTSA (agence de sécurité routière). Mais le mal était fait. En Europe, Toyota a aussi dégringolé (? 11,5 %, à 781.150 ventes). Et il ne devrait pas retrouver en 2011 ses scores (déjà en baisse) de 2009 !En embuscade, l'allemand Volkswagen pourrait toutefois départager Toyota et GM à terme, puisqu'il ambitionne la place de numéro un d'ici à 2018. Il est vrai que, d'ici là, l'Alliance Renault-Nissan (avec le russe Avtovaz) ou le coréen Hyundai-Kia pourraient sérieusement se mêler à la bagarre. Alain-Gabriel Verdevoye
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.