Gare à la surchauffe ! En présentant lundi ses premières estimations pour les flux de capitaux dirigés en 2010 vers les pays émergents, l'Institut de la Finance Internationale (IIF) a noté que « de robustes fondamentaux économiques ont soutenu » ce déversement. Selon l'association, qui regroupe les principales banques commerciales et d'investissement de 70 pays, 908 milliards de dollars de capitaux privés ont été injectés dans ces économies et leurs marchés en 2010 - dont 227 milliards de dollars en Chine - soit 50 % de plus qu'en 2009. L'IIF a été pris de court par un tel engouement et rappelle que ce montant dépasse de 187 milliards de dollars ses projections faites voilà un an. Et l'Institut de prévenir : l'enthousiasme des investisseurs devrait se poursuivre, ces flux étant attendus à 960 milliards de dollars en 2011 et à 1.009 milliards en 2012. Comme au cours des dernières années, « les investissements en actions ont représenté l'essentiel des flux de 2010 », note l'IIF, alors qu'ils se sont inscrits à 550 milliards de dollars, contre 475 milliards l'année précédente. Les portefeuilles en actions des pays émergents continueront à s'épaissir, prévient l'IIF car le produit intérieur brut de ces régions va croître de 6,3 % cette année et de 6,2 % en 2012. À la fin 2009, les actions émergentes occupaient 13 % de l'indice MSCI all-country World, contre 4,5 % en 2003. L'IIF avertit que leur poids grandira car les gérants considèrent les marchés émergents « comme une classe d'actifs plus traditionnelle, moins exotique que par le passé ». Dans un tel contexte, l'Institut encourage les autorités de ces pays à « collectivement laisser leur monnaie » respective s'apprécier face à celles des pays industrialisés et à adopter des politiques monétaires et fiscales pour contenir les pressions inflationnistes. E. C.

latribune.fr

24 Jan 2011, 23:26

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