Après UBS, Credit Suisse dans le collimateur du fisc américain

Les autorités américaines poursuivent leur croisade contre la fraude fiscale. Après avoir poussé UBS en août 2009 à lui fournir l'identité de près de 4 500 clients, le département de la Justice se penche sur le cas de Credit Suisse. Un cadre et trois anciens collaborateurs du deuxième groupe bancaire helvétique ont été inculpés mercredi. Selon l'acte d'accusation, Credit Suisse « a conservé des milliers de comptes non déclarés [de clients aux États-Unis] représentant un total de trois milliards de dollars d'actifs sous gestion », soit 2,2 milliards d'euros. Les quatre banquiers ont « aidé leurs clients américains à frauder le fisc en ouvrant des comptes dans la banque et dans d'autres établissements en Suisse », ajoute le document. « Ces pratiques remontent à 1953 et ont concerné deux générations de contribuables. » Interrogé par « La Tribune », un porte-parole de la banque se limite à la déclaration suivante: «L'enquête menée ne vise pas Credit Suisse. Nous coopérons avec les autorités dans le cadre de son enquête vis-à-vis des quatre personnes concernées. » Toujours est-il que l'ampleur que prendra cette affaire est encore inconnue. « La question est la suivante », avance un banquier privé français: «Credit Suisse a-t-il mis en place un système généralisé de fraude fiscale comme UBS l'avait fait ? »Éléments précisLes éléments recueillis par la justice américaine sont en tout cas très précis. Dans un rapport, elle détaille par le menu les pratiques des banquiers inculpés. Ces derniers conseillaient par exemple à leurs clients d'effectuer des retraits inférieurs à 10.000 dollars sur leurs comptes secrets afin d'éviter d'éveiller les soupçons du fisc américain. Après que Credit Suisse a décidé de fermer les comptes secrets, les accusés ont aussi « encouragé et aidé leurs clients à transférer leurs comptes à d'autres établissements en Suisse et à Hong Kong dans le but de continuer à dissimuler leurs actifs ». Les quatre banquiers encourent une peine de prison de cinq ans et une amende de 250.000 dollars. Pour Credit Suisse, cette affaire tombe au plus mal. La banque est déjà sous le coup d'une enquête en Allemagne visant quatre de ses employés. Une perquisition avait été menée dans ses locaux outre-Rhin en juillet dernier. Alexandre Madde
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