Une médaille olympique, c'est tout bénéf  !

Une médaille olympique, c'est un passeport pour la vie. » La formule est signée Sébastien Amiez, vice-champion olympique à Salt Lake City (2002) en slalom. Parfois méconnus, les skieurs, biathlètes, fondeurs ou autres snowboardeurs sont placés sous les feux des projecteurs tous les quatre ans. Et quand ils enlèvent une breloque, ils s'assurent une notoriété inattendue. Cela a été le cas de Vincent Jay (biathlon) et de Jason Lamy-Chappuis (combiné nordique), tous deux sacrés le même jour à Vancouver et placés sur le devant de la scène médiatique. Une scène qu'ils ne sont pas prêts de quitter. Car, généralement, c'est à la fin de l'hiver que tout s'accélère. « C'est parfois délicat, mais il faut en profiter parce que c'est ce qui nous fait exister », résume Amiez.Une médaille garantit également un revenu supplémentaire conséquent. L'or est récompensé par le ministère des Sports d'une prime de 50.000 euros ; l'argent d'une prime de 20.000 euros ; et le bronze de 13.000 euros. Tout cela exonéré d'impôts. Les Français qui réussissent dans ces Jeux pourraient donc coûter cher. « Il faut être gourmand »Mais la note risque d'être encore un peu plus salée pour le ministère. Depuis Pékin, la préparation olympique a mis en place les « primes pour la valorisation de l'encadrement ». Comprenez : des primes aux résultats pour les entraîneurs. Ce système a de nouveau été activé pour Vancouver.Chaque fédération obtient ainsi une enveloppe correspondant à 40 % des primes de ses athlètes. La fédération redistribue ensuite comme elle l'entend l'argent aux entraîneurs des disciplines concernées. À Pékin, les entraîneurs des médaillés avaient ainsi touché entre 2.000 et 3.000 euros (non exonérés) grâce à ce système. L'équivalent d'un salaire moyen d'entraîneur. « On défend les couleurs de la France. Je ne vois pas pourquoi l'État français ne paierait pas plus, appuie Amiez. Il faut être gourmand, parce que les carrières sont courtes et que les sportifs en ont vraiment besoin. C'est notre tiroir-caisse et il faut s'en servir. »Et comme les carrières sont courtes, les médaillés olympiques en profitent pour capitaliser au maximum leurs exploits. « Ça change notre vie. On entre dans un autre cadre. Une médaille aux Jeux offre une nouvelle dimension », explique ainsi Florence Masnada, « bronzée » en combiné à Albertville (1992) et en descente à Nagano (1998). Aujourd'hui tête d'affiche de la candidature d'Annecy pour les Jeux de 2018, Masnada vante les mérites français aux côtés d'Antoine Dénériaz, champion olympique de descente à Turin (2006) et Edgar Grospiron, titré à Albertville (1992) et bronzé à Lillehammer (1994) en bosses. « On essaie d'amener notre vécu et notre expérience, glisse Masnada. C'est un peu rendre aux JO ce qu'ils nous ont apporté. » n
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