Dans la lutte contre la fraude fiscale, le gouvernement privilégie le spectaculaire

Du spectaculaire. Les mesures confirmées ce mercredi en matière de fraude fiscale, dans le cadre de l\'opération « transparence » insistent sur les moyens au corps d\'élite créé sous Nicolas Sarkozy, en matière fiscale, la BNRDF ou brigade nationale de répression de la délinquance fiscale, dépendante du ministère de l\'intérieur. Elle verra ses effectifs renforcés d\'une cinquantaine de personnes (pour atteindre une centaine d\'agents), et sera intégrée à un office central de lutte contre la corruption et la fraude fiscal.Les fonctionnaires de Bercy favorablesBien sûr, les fonctionnaires de Bercy auraient préféré que cette police -qu\'ils appelaient de leurs voeux- soit le fruit d\'une union des agents des douanes et de ceux de la direction générale des finances publiques.Mais ils accueillent favorablement les nouveaux moyens accordés à leurs collègues, désormais sous la responsabilité de la place Beauvau,  tels que la possibilité d\'utiliser des preuves d\'origine illicite, comme un fichier volé (exemple du fichier de HSBC), le recours à des «techniques dites spéciales » (infiltration, gardes à vue de quatre jours) ou la création d\'un délit de fraude en bande organisée, considéré comme une circonstance aggravante. Celle-ci pourra donner lieu à 7 ans d\'emprisonnement et jusqu\'à deux millions d\'euros d\'amende. Le recours à des comptes à l\'étranger ou des fiducies et trusts sera également assimilée à une telle circonstance aggravante.Le danger de privilégier une police fiscale d\'élite« Le danger, tout de même, c\'est de privilégier cette police d\'élite au détriment du contrôle fiscal ordinaire » estime Vincent Drezet, secrétaire national du premier syndicat d\'agents du fisc, Snui-Solidaires Finances publiques. « Les bons résultats du contrôle fiscal, pour 2012 (les redressements ont rapporté 18 milliards d\'euros, contre 16,4 milliards en 2011) sont liés à quelques affaires spectaculaires, exceptionnelles » affirme-t-il. « L\'exploitation des fichiers UBS, avec ses 3.000 noms a rapporté beaucoup, notamment. Il n\'est pas certains que cela dure ». Entre l\'affichage d\'une lutte de plus en plus ferme contre la délinquance fiscale, et la réalité des gains budgétaires, il pourrait donc y avoir un écart. Le gouvernement estime que le contrôle fiscal pourrait rapporter deux milliards de plus en 2013, et que la progression serait encore forte en 2014. Mais les syndicalistes en doutent. Ils estiment qu\'une meilleure orientation du contrôle fiscal, plus ciblé sur les sociétés, serait gage de recettes supplémentaires. « Il faudrait moins chercher à multiplier les contrôles, pour afficher un nombre d\'opérations spectaculaire, et se concentrer sur les dossiers les plus fructueux, potentiellement » estime Vincent Drezet. 
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