Baroin plaide à Berlin le bien-fondé de la convergence fiscale

François Baroin et Wolfgang Schäuble ont deux points communs. Ils doivent tous deux remettre la dette et le déficit de leur pays respectif dans les clous de Maastricht. Et, en 2007, ils occupaient concomitamment le poste envié de ministre de l'Intérieur. Reçu ce mardi à Berlin par son homologue allemand pour parler convergence fiscale, le ministre français du Budget a eu donc droit aux égards qu'on réserve à une vieille connaissance.Mais faire rimer connivence avec convergence reste un exercice délicat. Au menu de l'entrevue, quatre points. Le budget 2011 de l'Union européenne d'abord. La France redoute que le Parlement européen veuille remettre en cause sa progression de seulement 2,9 % qui faisait jusqu'alors consensus. « Ce n'est pas négociable et il est important qu'on ait un axe fort entre Paris, Berlin et Londres. » François Baroin a également expliqué à son homologue qu'il souhaitait que les deux capitales parlent d'une même voix sur le dossier des paradis fiscaux en créant un groupe de travail commun. taxer les sites InternetAutre sujet de convergence espérée?: la taxation des sites Internet. François Baroin entend convaincre Wolfgang Schäuble que Paris et Berlin pourraient donner ensemble de la voix à Bruxelles pour que les bénéfices des opérateurs vendant des produits ou des services en ligne soient taxés non plus dans le pays où ils ont judicieusement installé leur siège social, mais là où se trouvent leur clients. Si sur ces sujets, François Baroin a pu trouver une oreille attentive, il n'est pas certain que ce soit le cas pour un autre grand dessein?: la mise en place d'une vraie convergence fiscale entre l'Allemagne et la France.En ligne de mire?: la TVA, l'impôt sur les sociétés et, indirectement, la fiscalité sur les hauts revenus. « Sur la TVA on peut imaginer un calendrier pour parvenir à un alignement de nos taux respectifs en trois ou cinq ans », assure François Baroin. Pour l'impôt sur les sociétés, la convergence souhaitée par la France se heurte à une opposition d'ordre doctrinale dans la majorité allemande. Reste le sujet de la fiscalité sur les hauts revenus. « En Allemagne, il n'y a pas d'ISF et pas de bouclier fiscal », souligne François Baroin, laissant entendre que, sur ce point, la France cherche plutôt à converger vers son voisin.
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