EDF  : la question des tarifs relancée sur fond de polémique

L'UMP et le PS ont politisé à l'extrême lundi la polémique sur le double mandat d'Henri Proglio à la tête d'EDF et à la présidence du conseil d'administration de Veolia. Le départ d'Henri Proglio de Veolia doit « se faire au rythme de l'entreprise et de l'intérêt économique d'EDF et de Veolia, et pas au rythme du Parti socialiste, qui veut faire un coup préélectoral », a affirmé le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre. La polémique sur Henri Proglio sera close « lorsqu'il aura choisi » entre ses deux fonctions, a rétorqué Benoît Hamon, porte-parole du PS. « Puisqu'il est très attaché à EDF, il serait logique qu'il quitte la présidence du conseil de Veolia, alors qu'il a renoncé à sa rémunération pour cette fonction », a-t-il ajouté.Pour le gouvernement, la question semble tranchée. Christine Lagarde, ministre de l'Économie, et Éric Woerth, ministre du Budget, ont rappelé dimanche que ce cumul ne pouvait qu'être provisoire, comme l'avait lui-même indiqué Henri Proglio devant les députés à l'automne (« La Tribune » du 29 octobre 2009). De leur côté, les syndicats de Veolia ont réclamé hier une transition « d'un an ou deux » afin que le passage de pouvoir se fasse avec Antoine Frérot, l'ancien numéro deux de Veolia, devenu PDG.réforme du secteurTandis que la lumière médiatique fait sortir Henri Proglio de l'ombre dans laquelle il s'était soigneusement tenu jusque-là, le patron d'EDF livre avec l'État un combat crucial pour l'avenir de l'électricien. Sous la pression de Bruxelles, Paris prépare depuis plus d'un an une réforme du marché de l'électricité, qui va contraindre EDF à revendre jusqu'à 30 % de sa production nucléaire à ses concurrents, à un prix proche du coût de revient. Alors qu'un deuxième projet de loi fait l'objet de concertations (« La Tribune » du 20 janvier 2010), EDF tente d'en limiter l'impact en réclamant en parallèle des engagements de l'État sur la hausse de ses tarifs à long terme. Selon « Les Échos » de lundi, l'électricien réclame un relèvement de 24 % entre 2010 et 2015, un chiffre proche des 20 % sur trois ou quatre ans réclamés cet été par le précédent patron d'EDF. Si l'électricien dément avoir transmis cette demande au gouvernement, elle s'inscrit dans le cadre des négociations en cours. « La future loi ne prévoit pas la trajectoire des tarifs régulés », avait indiqué la semaine dernière le haut fonctionnaire en charge de la préparation de cette loi. « Il faut séparer les deux sujets », avait-il précisé. Le bras de fer n'est pas fini.
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