Deutsche Bahn mise toujours sur l'international

Malgré un optimisme affiché, le président de la Deutsche Bahn (DB), Rüdiger Grube, a présenté des résultats douloureux pour l'année 2009. Avec un chiffre d'affaires en recul de 12,3 % par rapport à 2008, à 29,3 milliards d'euros, le groupe ferroviaire allemand a subi un effondrement de 37,2 % de son résultat net, à 830 millions. à l'exception des transports régionaux (dopés par la consolidation annuelle des lignes britanniques), ses grandes activités voient leur rentabilité plonger. Le fret affiche une perte opérationnelle de 189 millions d'euros, contre un bénéfice en 2008 de 307 millions. « Nous avons été très fortement pénalisés dans le transport des marchandises par le recul de l'activité dans des secteurs où nous sommes forts : automobile, chimie ou la sidérurgie », a justifié Diethelm Sack, directeur financier de la DB. Et la reprise sera lente. « Il n'y aura qu'un soutien très limité de la conjoncture allemande et européenne », a reconnu Diethelm Sack qui parie, pour 2010, sur un « un résultat en hausse », sans plus de détails.quatre offensivesRüdiger Grube, qui a repris les rênes du groupe en mai dernier, veut lui redonner un nouveau souffle. Il a donc annoncé quatre « offensives » : sur la qualité, la technique, les investissements et l'international. « Le développement international demeure une priorité, car il ne restera plus, à terme, que cinq grands opérateurs européens et nous ne voulons pas mettre notre bonne position actuelle en danger », a-t-il martelé. Concrètement, la DB veut gagner de nouveaux marchés et développer ses positions existantes hors d'Allemagne. Sur les grandes lignes, elle compte lancer ses ICE vers plusieurs pays voisins, notamment le sud de la France et dans le tunnel sous la Manche. Serein face aux ambitions de la SNCF sur les grandes lignes allemandes, Rüdiger Grube a, en revanche, fustigé une nouvelle fois la mauvaise volonté de la France sur l'ouverture de ses lignes régionales. Il a aussi estimé que sa filiale de fret française Euro Cargo Rail devrait être bénéficiaire cette année pour la première fois et gagner des parts de marché. Point d'orgue de cette offensive, DB a confirmé son intérêt pour le britannique Arriva. Sa situation financière le lui permet, selon Rüdiger Grube : « Nous avons réduit notre endettement net de 890 millions et nous sommes en avance sur nos plans. » Pour autant, il n'y aura d'offre que si cela « est économiquement raisonnable ». Le prix sera déterminant. Reste à savoir si la SNCF y verra un encouragement à regarder à nouveau le dossier. Romaric Godin, à Francfort
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