Le raider Guy Wyser-Pratte s'attaque à Lagardère

Mal géré, sans aucune stratégie, archaïque et anti-démocratique », le financier franco-américain Guy Wyser-Pratte ne mâche pas ses mots pour parler du groupe Lagardèrerave;re et plus particulièrement de son statut de commandite. Le célèbre raider qui affirme détenir, depuis seulement 3 mois, 695.000 titres soit 0,53 % du capital de Lagardèrerave;re veut tout simplement transformer Lagardèrerave;re en société anonyme. L'assemblée générale de Lagardèrerave;re qui est convoquée pour le 27 avril à 10 heures s'annonce explosive : Guy Wyser-Pratte va y déposer deux résolutions qui pourraient faire tanguer le paquebot Lagardèrerave;re.Dans un entretien accordé à « La Tribune », le financier explique que la première résolution vise à le faire élire au conseil de surveillance, ce qui lui permettra « de défendre les actionnaires minoritaires ». Il juge d'ailleurs étrange la proposition faite par la direction de Lagardèrerave;re de nommer au conseil de surveillance Jean-Claude Magendie, qui n'est autre que le premier président de la cour d'Appel de Paris. La seconde vise à limiter les pouvoirs des associés. Le statut de « société en commandite par actions » de Lagardèrerave;re SCA, donne en effet de très larges pouvoirs aux « associés commandités », que sont Arnaud Lagardèrerave;re et sa société Arco (Arjil commanditée). Tous deux sont aussi les co-gérants du groupe. Le principal actionnaire du groupe est aujourd'hui Arnaud Lagardèrerave;re et ses sociétés, qui détiennent 9,6 % du capital et 13,86 % des droits de vote (des droits de vote double sont attribués au bout de 4 ans).droit de veto des associésAujourd'hui, les résolutions proposées aux actionnaires doivent être approuvées au préalable par les associés dans plusieurs domaines, comme la modification des statuts, la rémunération de la gérance... « Les associés ont un droit de veto », résume le financier franco-américain. Il veut donc tenter de faire supprimer cette approbation préalable pour que les résolutions puissent être directement proposées aux actionnaires. Mais l'affaire est loin d'être gagnée : pour obtenir cette suppression, il a justement besoin de cette approbation... Guy Wyser-Pratte qui déclare « guetter depuis des mois Lagardèrerave;re » estime que la commandite entraîne une double décote : celle de la valeur des actifs car le groupe « n'est ni plus ni moins qu'un conglomérat avec tout et n'importe quoi, de la presse, de l'édition, de la télé, de l'armement ; le tout sans aucune stratégie ». Et celle du statut de commandite qui donne tous les pouvoirs aux gérants. « La commandite, selon lui, c'est quelques douves autour d'un QG et quelques crocodiles dedans ! ». Et le financier d'enfoncer le clou : « J'ai l'impression qu'Arnaud Lagardèrerave;re ne s'intéresse qu'au sport ».Reste à Guy Wyser-Pratte à convaincre les autres actionnaires dont les plus connus sont Aliance Bernstein (un fonds du groupe Axa, qui détient 9,99 % du capital), le fonds souverain du Qatar (6,6 % du capital), et les salariés (1,38 % du capital). La rémunération des dirigeants du groupe est aussi particulière. Elle est effectuée via une redevance versée par le groupe à Lagardèrerave;re Capital & Management (une société d'Arnaud Lagardèrerave;re), et qui s'est élevée à 19,5 millions d'euros en 2009. L'annonce a donné un coup de pouce jeudi à l'action Lagardèrerave;re, en hausse de 2,52 % à 28,71 euros à la clôture à Paris. Chez Lagardèrerave;re, personne n'a souhaité réagir jeudi.
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