Le capital-investissement va devoir évoluer

Les fonds d'investissement de proximité (FIP), les fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI) et les holdings ISF sont des produits vertueux : voici, en choeur, ce que répète une profession lassée que le capital-investissement soit considéré comme une pratique financière purement spéculative. Créés afin de favoriser l'investissement au capital des petites entreprises, ces produits ont permis d'injecter environ 4,5 milliards d'euros dans les fonds propres de jeunes pousses innovantes et de PME en développement. Mais cette manne considérable pourrait se tarir. Car, en quelques mois, une série de réformes se sont abattues sur ces produits : réduction des délais d'investissement, limitation du nombre de souscripteurs pour les holdings, volonté de limiter les frais versés aux distributeurs, fin du statut fiscal accordé au FIP et FCPI pour l'impôt sur le revenu en décembre (lire ci-dessous). Le capital-investissement grand public n'a pas vraiment le vent en poupe, « comme tout un secteur financier largement stigmatisé », concède un gérant. Bon an, mal an, les promoteurs de ces produits reprennent leurs bâtons de pèlerin pour prêcher, outre les avantages fiscaux conséquents de ces véhicules, leurs attraits à la fois en termes de diversification du portefeuille mais aussi en termes de retombées économiques pour le pays. Cette année, les holdings, moins nombreux, devraient être sectoriels, pour contourner la nouvelle règle des 50 souscripteurs maximums par holding. Les FIP devraient mettre en avant leur risque théoriquement mieux maîtrisé, avec une plus large couverture sectorielle, pour se démarquer des FCPI. L'investissement direct dans des PME, encore rarement proposé l'an dernier, pourrait connaître un véritable essor cette année, du fait de sa supériorité fiscale. Résultats en trompe-l'oeilCôté performances, les résultats affichés par les premiers FCPI liquidés sont instructifs. Selon la lettre spécialisée « Capital Finance », les tous premiers FCPI, proposés en 1997 et 1998, ont affiché une performance moyenne annuelle de 6,85 % et de 8,35 % respectivement. Mais la moyenne est trompeuse : certains FCPI, dont les deux premiers de la Société Généralecute; Générale, ont perdu bien plus que la moitié de leur valeur... Les crus 1999 et 2000, investis en pleine bulle Internet, ont été catastrophiques. A l'inverse, dans les années qui ont suivi, la situation s'est nettement redressée et certains FCPI ont affiché de très belles performances (voir tableau). Les épargnants sont ainsi rappelés au bon sens qui implique soit d'investir en bas de cycle économique, soit de lisser son investissement sur plusieurs années. Autre souci dommageable : la décision de certains gérants de reporter plusieurs années de suite ? ce qui est prévu dans les notices ? la liquidation des fonds. Un facteur négatif de plus alors qu'en 2009, la collecte ISF avait déjà reculé. Qu'en sera-t-il en 2010, alors que le nombre de redevables devait encore diminuer ? Réponsee;ponse dans moins de trois mois. n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.