La faiblesse de la demande pénalise les PME

Lentement mais sûrement, le timide redémarrage de l'activité se confirme au fur et à mesure que s'égrènent les indicateurs économiques. Toutefois, compte tenu de l'ampleur de la crise récente, qui s'est traduite par un repli du PIB au cours de quatre trimestres consécutifs, il est encore un peu tôt pour parler de reprise. Le terme de rattrapage semble en effet plus approprié.C'est surtout le cas pour les PME. Si les grandes entreprises perçoivent, principalement, une amélioration de leurs perspectives, comme le souligne l'Insee, le rebond est moins manifeste pour les plus petites. C'est ce qu'indique la dernière mouture du baromètre PME « La Tribune »-LCL, fondé sur une enquête Ipsos. En octobre, celui-ci n'a gagné qu'un seul petit point, témoignant du très relatif redressement de la conjoncture.C'est notamment le cas dans l'industrie. Malgré un rebond récent de l'activité qui s'est traduit par une augmentation de la production industrielle de 0,3 % et de 1,8 % en juillet et en août, le secteur secondaire est encore loin d'avoir remonté la pente. En août, le niveau de la production était inférieur de 10,4 % à celui observé à la même époque en 2000. En revanche, dans les services et le commerce, les dégâts causés par la crise sont quasiment effacés. À l'heure actuelle, ce sont les deux secteurs qui ont réellement sorti la tête de l'eau.pas de rebond marquéBien que celle-ci progresse légèrement, le faible niveau de la demande explique en grande partie cette fragilité de la conjoncture. « Certes, la demande remonte mais à quel prix ! Les PME sont contraintes à consentir des baisses de prix inédites », constate Yves Fradier chez Ipsos. Il n'est guère étonnant donc que les 300 dirigeants de PME interrogés par l'institut de sondage aient quasiment gelé les embauches et les investissements. Rien d'étonnant non plus à ce que la majorité de ces patrons se sente assez peu concernée par une éventuelle extension du « plan d'urgence contre les risques psychosociaux » mis en place par le gouvernement pour les entreprises de plus de 1.000 salariés. Pour mémoire, ce plan les oblige à ouvrir des négociations avec les partenaires sociaux pour mettre en ?uvre l'accord professionnel sur le stress au travail. Seul un tiers des entrepreneurs interrogés estime que ce plan aurait dû être étendu aux PME. Clairement, ils ont d'autres priorités.Bonne nouvelle pour le gouvernement, ses efforts en direction des PME sont remarqués. Et appréciés. Il faut dire qu'il ne les ménage pas. Après le déblocage d'une enveloppe de 2 milliards d'euros le 5 octobre dernier pour permettre aux PME de gonfler leurs fonds propres, le gouvernement a fait plier les députés de son camp qui proposaient la semaine dernière une réforme de la taxe professionnelle moins avantageuse pour les PME.« Au regard des résultats de cet indicateur, un rebond marqué de l'activité semble peu probable. Dans l'ensemble, toutes ces informations sont compatibles avec notre scénario central qui repose sur une progression du PIB de l'ordre de 0,4 % aux troisième et quatrième trimestres. Les stocks contribueraient de manière positive à cette évolution. Les dépenses de consommation continueraient à doucement progresser. La chute de l'investissement se tasserait », détaille Axelle Lacan, économiste chez LCL.
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