Crédit  : le zèle de Pékin inquiète les marchés

Les craintes de voir le crédit se tarir en Chine couvent depuis plusieurs mois. Elles commencent aujourd'hui à se matérialiser, au grand dam des marchés financiers. China Citic Bank et Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), qui avaient reçu la semaine dernière pour instruction de relever leur ratio de réserves obligatoire de 50 points de base après une salve de nouveau prêts jugée excessive, sont passés à l'acte mardi. Cette remise au pas s'ajoute à la hausse générale qui avait déjà été annoncée le 12 janvier dernier, faisant passer de 15,5 % à 16 % le taux de réserves obligatoires pour l'ensemble des banques. Ce tour de vis a des répercussions immédiates : selon une note publiée mardi par le broker Credit Suisse, six banques chinoises ont confirmé mardi qu'elles avaient suspendu leurs émissions de nouveaux prêts depuis le 19 janvier, juste après la tenue d'une réunion d'urgence du département de la politique monétaire de la Banque centrale. « Il n'est pas exclu que Pékin scrute désormais les chiffres de prêts quotidiennement et non plus mensuellement », renchérit Tao Dong, économiste du Credit Suisse. Pour éviter la surchauffe de son économie, la Chine n'a pas caché qu'elle souhaitait ramener le montant des nouveaux crédits de 9.590 milliards de yuans (soit 966 milliards d'euros) l'an dernier à 7.500 milliards de yuans (773 milliards d'euros) cette année. coup de freinReste qu'après avoir doublé leurs prêts en 2009 par rapport à 2008, les banques du pays auraient déjà libéré près de 114 milliards d'euros de nouveaux prêts sur les deux premières semaines de janvier.Même attendu et jugé salutaire par les analystes, le coup de frein surprend par son ampleur. « Le resserrement intervient plus tôt et plus durement que ce à quoi le marché s'attendait », estime Zhang Ling, chez ICBC Credit Suisse Asset Management Co, avant d'ajouter : « C'est l'ampleur des mesures de resserrement à venir qui décidera de la direction que prendra les marchés. » À Shanghai, l'impact s'est fait sentir depuis plusieurs semaines. L'indice phare affichait mardi un recul de 12 % par rapport à son plus-haut du 17 novembre 2009. L'onde de choc a également touché Hong Kong et Taiwan, en recul mardi de 2,4 % et 3,48 % puis toute l'Asie. Et ce, d'autant plus que la nouvelle s'est accompagnée d'une dégradation de la note souveraine du Japon et de la publication par la Corée du Sud d'une croissance au quatrième trimestre moins bonne que prévue. n
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