Sarkozy veut contrer le scepticisme qui entoure le G20

Le numéro avait été répété à « domicile », lors de la présentation des voeux de Nicolas Sarkozy à la presse lundi au Palais de l'Élysée. Jeudi, à Davos, où se tient la 41e édition du World Economic Forum, le chef de l'État a donc défendu à nouveau les priorités de la France pour une présidence « utile » du G20 : réforme du système monétaire international, refonte de la gouvernance mondiale et lutte contre la volatilité des matières premières. Sans oublier un plaidoyer en faveur des financements innovants pour les pays du Sud et un léger tacle aux banquiers pour rappeler leur responsabilité dans la crise. La France, a expliqué Nicolas Sarkozy, s'efforcera « de faire converger des intérêts mondiaux, qui doivent se parler et se comprendre. » Est-ce la disparition du sens de l'urgence ? Ou bien l'étendue des sujets brassés et les doutes sur la capacité du G20 à les traiter ? Le thème ne suscite plus qu'un intérêt limité parmi les dirigeants d'entreprise réunis dans la petite station des Grisons, plus inquiets du formidable transfert de pouvoir de l'Occident vers l'Asie. « Le G20 a joué un rôle majeur au début de la crise, analyse Niall Ferguson, professeur d'histoire à Harvard. Mais le dernier sommet a été moins satisfaisant.Il est presque impossible pour une organisation représentant autant de pays différents de faire preuve du même leadership que le G7. » Une crainte largement partagée à Davos. Ian Bremmer, président du cabinet Eurasia Group évoque même un « G0 », jugeant que la gouvernance mondiale a disparu. Détermination du présidentDéterminé, Nicolas Sarkozy a rappelé à son auditoire que depuis deux ans la coordination mondiale des politiques économiques et financières « a permis d'éviter que la crise ne se prolonge ». Défendant le format du G20, « qui représente 85 % du PIB mondial », le président français a contesté « la légitimité du G7, devenu G8 à parler monnaie, car la Chine est absente du G8 ». Mais il est conscient que la tâche sera rude. Au cours des dix-huit derniers mois, « les travaux du G20 étaient assez faciles, car nous n'avions pas le choix, nous étions au bord du précipice. C'est maintenant que ça devient difficile ».
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