Un accord à l'OMC, clé de la reprise selon Pascal Lamy

Nous sommes dans l'impasse », a admis jeudi Pascal Lamy, directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à propos des négociations commerciales du cycle de Doha. Cet aveu, même s'il n'apprenait rien dont on se doute déjà, montre à quel point le neuvième cycle de libéralisation des échanges mondiaux est mal en point. « Chaque pays attend des autres qu'ils fassent une concession », explique Olivier Cattanéo, chercheur associé à l'Institut d'études politiques de Paris. Jeudi, le représentant américain au commerce extérieur (USTR), Ron Kirk, a calmé les attentes de ses interlocuteurs: « la vraie question est de savoir si l'Inde, la Chine et le Brésil sont vraiment prêts à jouer un rôle et assumer une responsabilité à la hauteur des bénéfices qu'ils ont tirés de la libéralisation mondiale » déjà existante, a t-il dit. grande frustration Lancé à Doha en 2001, le cycle du « développement » prévoit de réduire les barrières aux échanges internationaux entre ses 153 membres. Mais les négociations achoppent régulièrement sur la question agricole, les autres dossiers (biens industriels, services...) ayant été peu explorés, pour la plus grande frustration des Américains et des Européens. Si ceux-ci peuvent plutôt légitimement prétendre avoir fait quelques concessions (initiative Tout sauf les armes, suppression des aides à l'exportation ...), la position est plus délicate pour les Etats Unis qui n'ont guère évolué. Ron Kirk, qui était jeudi de passage à Paris, a laissé peu d'espoir d'ouverture à ses interlocuteurs: « Nous n'allons pas négocier contre nous-mêmes. Il est temps que les autres soient créatifs. Nous sommes allés loin, au delà de ce qui était attendu (...) pour sortir de l'impasse», a-t-il prévenu. Pourtant compte tenu de l'impact de la crise sur la croissance économique mondiale, « il y a encore plus de raison de conclure (les négociations) à ce stade qu'à tout autre moment », a estimé Pascal Lamy. Pour lui, la signature d'un accord commercial offrirait l'équivalent d'« un plan de relance à bas coût ». Seul problème, faute de véritable volonté politique, « l'OMC ne parvient pas à faire progresser les négociations, et ne peut les abandonner pour repartir sur d'autres bases », commente Olivier Cattanéo.
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