Steeltech redresse la barre et élargit ses marchés

L'audace paie. Et l'aventure de Steeltech en apporte, s'il le fallait, une belle preuve. Voici trois ans, Guy Zins, alors gérant de l'entreprise de pièces mécano-soudées et d'outils pour l'extraction minière, basée à Creutzwald (Moselle), a tenu tête à son actionnaire, le groupe allemand Bavaria, qui l'enjoignait de licencier 77 personnes. L'ingénieur en mécanique a raconté dans un ouvrage (« Les hommes qui ont dit non ») le combat collectif qui l'a conduit à présenter un plan de reprise validé par le tribunal de commerce de Metz en février 2008. Depuis, l'entreprise a opéré un redressement spectaculaire, annonçant pour 2010 un chiffre d'affaires de 45 millions d'euros et un résultat net de 1,7 million d'euros. L'entreprise a investi 3 millions sur ses deux sites mosellans de Creutzwald et de Sarreguemines, qui emploient à présent 186 salariés contre un effectif de 167 voici deux ans. Une réussite qui a valu à l'entreprise, début décembre à Paris, le prix « Audace Export » lors de la deuxième édition du palmarès Moci des PME leaders à l'international, en partenariat avec Orange et « La Tribune ». Le secteur minier, qui constituait naguère l'unique marché de l'entreprise, représente aujourd'hui les deux tiers de l'activité, exclusivement à l'export. L'entreprise livre 80 % de son matériel d'extraction à la filiale allemande du groupe Bucyrus, qui le commercialise auprès d'exploitants chinois, américain et australiens. Steeltech a également conquis de nouveaux marchés miniers en Ukraine et en Slovénie. L'entreprise a par ailleurs engagé une diversification prometteuse en s'ouvrant aux donneurs d'ordres maritimes et ferroviaires et aux fabricants d'engins de travaux publics. La récente reprise de Bucyrus par Caterpillar, également client de Steeltech, ouvre selon Guy Zins des opportunités intéressantes. L'entreprise, qui produit des pièces de préséries pour Alstom, fonde également de grands espoirs sur le « marché du siècle » que le constructeur pourrait remporter auprès de la SNCF. « La croissance de l'entreprise passe à la fois par un développement endogène sur les marchés internationaux et domestiques et par la croissance externe », affirme Guy Zins. Gérant de la holding GZ Investissements, l'industriel a racheté cette année deux sociétés en difficulté, Chemo Technique, spécialiste de l'extrusion qui emploie 20 personnes à Creutzwald, puis Flashmetal, spécialiste de la tôlerie fine comptant 40 salariés dans la localité voisine de Grosbliederstroff. L'entrepreneur a également racheté les actifs du sous-traitant en mécanique Stromag de Sarreguemines pour créer la société First Méca, qui se spécialise dans la fabrication de petits vérins hydrauliques destinés aux marchés industriels ou agricoles.Au gré des opportunités économiques ou foncières, Guy Zins a ainsi constitué un groupe de 260 salariés auxquels s'ajoutent une cinquantaine d'intérimaires. Le dirigeant, qui annonce des projets de recrutements et d'investissements pour chacune de ces entités, entend continuer à mailler le territoire est-mosellan d'entreprises indépendantes mais complémentaires, pour renforcer la performance industrielle de son groupe.
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