Les bonnes recettes des têtes couronnées

Nous sommes fin mai 2010. David Cameron a été récemment nommé Premier ministre et il annonce déjà l'imminence de mesures d'austérité sans précédent. La reine Elizabeth II demande alors une hausse du budget de la « liste civile », la subvention de 7,9 millions de livres sterling (9 millions d'euros) que lui verse annuellement l'État pour financer les apparitions officielles de sa famille (voir ci-contre). Elle assure en effet avoir été obligée de creuser à hauteur de 6,4 millions de livres sterling pour la seule année 2009-2010 dans les fonds de secours mis de côté en 2000, et que ceux-ci seront épuisés dès 2012. Pourtant, les membres de la famille royale ne sont pas ruinés, loin de là. Certes l'attribution des mandats royaux, signe de reconnaissance de la qualité d'une marque ou des services d'une entreprise utilisés depuis au moins cinq ans par la reine, son mari le prince d'Edimbourg ou son fils aîné le prince de Galles, ne leur rapporte financièrement rien. En revanche, en plus de la liste civile, la reine perçoit les revenus du duché de Lancaster. Comme l'indique son site Internet, « à la fin mars 2010, le duché de Lancaster possédait des actifs nets de 348,2 millions de livres sterling (392 millions d'euros) sous son contrôle. Cela prend la forme d'actifs immobiliers et financiers. » Son rapport financier annuel précise que 47 % de la valeur des biens sont issus des domaines ruraux, 32,2 % des domaines urbains, 13,9 % des actifs financiers, 5,8 % des terres en développement et 1 % de propriété indirecte. Leur valeur totale a explosé depuis 2000, puisqu'elle était alors légèrement inférieure à 200 millions de livres. La souveraine ne peut néanmoins pas s'approprier ces actifs. Depuis 1702, leur propriété lui a été retirée de manière absolue. Elle reçoit en revanche les revenus nets du duché, qui se sont élevés en 2010 à 13,2 millions (14,85 millions d'euros). Comme toute résident britannique, Elizabeth est soumise depuis 1993 à l'impôt sur ces revenus, dont le taux s'élève, vu leur niveau, à 40 ou 50 %.Financièrement indépendant Son fils aîné le prince de Galles Charles est le seul enfant de la reine à être financièrement indépendant : il ne reçoit pas d'argent d'elle mais perçoit, en tant que duc de Cornouailles, les revenus nets des actifs de son duché. Ces derniers sont organisés de manière similaire à ceux du duché de Lancaster : ils sont gérés par le prince soutenu par un conseil, leurs comptes sont audités de manière indépendante. En mars 2010, leur valorisation a atteint 664 millions de livres sterling (747 millions d'euros) et les revenus nets versés à Charles 17,2 millions de livres sterling. Il a utilisé 9,05 millions pour ses frais de représentations et ses oeuvres caritatives, ce qui lui a laissé 8,15 millions, sur lesquels il a payé 3,48 millions d'impôts. Avec 4,67 millions (5,25 millions d'euros) d'argent de poche à se partager, Charles, Camilla, William, Catherine et Henry ont de quoi vivre raisonnablement bien...
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