L'offre de palladium russe ne sera pas éternelle

Le marché du palladium peut-il passer du surplus chronique au déficit ? La question reste pour l'instant sans réponse. Mais c'est elle qui favorise la progression des cours du platinoïde. Il a grimpé de 16  % depuis le début de l'année, à 472,6 dollars l'once ce lundi sur le London Metal Exchange. L'offre de palladium est extrêmement concentrée : 90 % du métal provient de Russie et d'Afrique du Sud, et l'offre russe est largement majoritaire. Elle provient surtout de « Norilag », l'ancien goulag proche de la ville de Norilsk située au Nord du pays, au-delà du cercle polaire. La production actuelle de Norilsk Nickel ne constitue toutefois pas toute l'offre de palladium russe. L'Etat russe dispose de réserves importantes du métal, gérées par le Gokhran, l'agence des gemmes et métaux précieux, et la Banque centrale russe. Selon Norilsk Nickel, il restait en 2008 environ cinq ans de consommation dans les coffres-forts de l'Etat. Mais la situation exacte de ces réserves relève du mystère. Elles seraient en fait aujourd'hui très faibles. Selon les statistiques de Johnson Matthey's, la société de référence sur les métaux précieux, le marché du palladium aurait été en déficit trois fois de suite au cours des cinq dernières années sans ces fameuses réserves. Or selon le constat de Barclays Capital, les importations de palladium de la Suisse, principale zone d'échanges des métaux précieux, ont ralenti depuis le début de l'année. Une tendance relativement étonnante, puisque dans le même temps les cours du palladium grimpaient. La demande industrielle est plutôt en essor : intégré au pot d'échappement d'une voiture, le métal permet de limiter la toxicité des gaz évacués par le moteur. Demande favoriséeLa progression de la demande d'automobiles, en Chine, favorise la demande de palladium : le parc automobile chinois porte surtout sur des véhicules à essence, pour lesquels on utilise du palladium, alors que le platine est plutôt nécessaire au traitement des gaz d'échappement de moteurs diesel. Autre source de demande : les ETF (exchange-traded funds), qui se diversifient sur tous les métaux précieux. « Si les stocks russes sont effectivement faibles, il est possible que le marché revienne à l'équilibre dès 2010, voire tombe dans le déficit » assure les experts de Barclays.
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