Le « Made in France » en vedette

Brodeurs, dentelliers, plumassiers, chapeliers... Ces dernières années, « tous ces métiers dont le seul nom fait rêver » n'avaient pas vraiment le vent en poupe. Les grands noms du luxe, les yeux rivés sur la ligne de rentabilité, étaient plus obsédés par le « cost-killing » que le maintien de ce savoir-faire d'exception. Conséquence logique : en vingt ans, les façonniers français ont fondu comme neige au soleil, au profit de la concurrence étrangère (Tunisie, Turquie, Chine et Bangladesh). De 1986 à 2004, la filière textile-habillement a perdu, en France, les deux tiers de ses effectifs. Et on ne compte plus désormais que 250 façonniers sur le sol français pour un chiffre d'affaires cumulé de 160 millions d'euros. Les trois quarts des entreprises étant des TPE, avec souvent un actionnariat familial, elles avancent en mode fragile.Aujourd'hui, pourtant, chacun semble porter de nouveau intérêt à ces derniers Mohicans. Pourquoi ? Tout simplement parce que leur rôle est stratégique. Comme l'explique Clarisse Perotti-Reille dans le rapport qu'elle a remis au gouvernement, dans un contexte où le consommateur plus que jamais recherche la qualité, l'innovation, le savoir-faire des façonniers français va faire la différence. fort potentiel d'exportationsOn sort du schéma fordien de la consommation égale pour tous et l'on tend vers plus d'individualisation, plus de sur-mesure. La fameuse exception française a, dès lors, toutes ses cartes à jouer. Et pour ce faire, elle dépend non seulement de la créativité des designers mais aussi de la réalisation de ces milliers de petites mains. Résultat ? Le gouvernement multiplie les initiatives pour sauver la filière. Aide à l'obtention de crédit, établissement d'une nouvelle charte contractuelle entre les donneurs d'ordre et les façonniers, veille à la diminution des délais de fabrication, refonte de l'enseignement en France... Chacun redouble d'attention pour venir en aide à ce secteur à fort potentiel d'exportations.C'est Yves Jégo, missionné par le président de la République pour la sauvegarde du « made in France », qui viendra saluer les 80 façonniers qui tiennent salon du 31 mars au 1er avril à la Bourse de commerce dans le cadre de « Made in France ». À sa suite, et c'est une première, la manifestation s'ouvrira au grand public (le 31 mars de 17 heures à 20?h?30). De la naissance de la manufacture des parapluies de Cherbourg en 1800, à l'utilisation de matériaux naturels depuis trois générations par la boutonnerie Rocher, la sauvegarde des ateliers de confection par la mairie de La Ferté-Macé dans l'Orne, ou la création de la société France Mode, spécialiste de la chaussure haut de gamme pour femmes..., à chaque stand, c'est une histoire singulière de l'artisanat français qui se déroulera sous nos yeux. Et on pourra apprécier des yeux et du toucher l'excellence des soieries de la région Rhône-Alpes, des broderies du Cambrésis et autres sérigraphies. Car, au-delà des enjeux économiques, c'est bel et bien la beauté du savoir-faire qui émeut toujours et encore. nSalon Made in France, Bourse de commerce, 2, rue de Viarmes, Paris Ier. Pour en savoir plus et demander votre badge : https://www.salonmadeinfrance.com.
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