Le retour en force des OPA

Un vent de folie semble s'être abattu sur les marchés en ce mois d'août. Alors que l'économie américaine commence à donner des signes de ralentissement, laissant craindre que la reprise d'outre-atlantique n'est pas acquise, un raz-de-marée de fusions-acquisitions, pour plus de 200 milliards de dollars, a déferlé sur les marchés. Forts de bons résultats et d'abondantes trésoreries, les groupes sont repartis à la chasse aux affaires. Dimanche soir, Sanofi a dévoilé une offre canon de 18,5 milliards de dollars, tout en cash, pour mettre la main sur la biotech Genzyme (voir page 44). Le géant du microprocesseur Intel, qui venait d'annoncer un bénéfice net de 2,9 milliards de dollars, a jeté son dévolu sur l'éditeur de sécurité et numéro deux de son secteur, McAfee, pour 7,68 milliards de dollars. De même, le français GDF Suez, officialisait-il l'acquisition du britannique International Power, quelques minutes après l'annonce de résultats semestriels « solides » et un bénéfice net de 3,6 milliards d'euros. Après échange d'actifs pour un montant de 30 milliards d'euros, l'opération permet de créer le « leader mondial dans la production d'énergie indépendante ».chercher de la croissanceEtre le leader mondial de son secteur. Tel est bien aujourd'hui le maître mot au sein de tous les grands groupes. Tant pour faire face à la concurrence qu'à une éventuelle rechute de la croissance. L'union du chilien LAN et du brésilien TAM, créant le premier transporteur aérien d'Amérique Latine en est la parfaite illustration. Lorsque le marché de référence des mastodontes en question est mature, une fusion-acquisition est aussi une manière d'aller chercher de la croissance ailleurs. En l'occurence, là où la dynamique est actuellement la plus visible, à savoir les marchés émergents. Ainsi, dans les télécoms, Telefonica vient-il de débourser 7,5 milliards d'euros pour acquérir le brésilien Vivo.Enfin, il ne faut pas oublier l'effet d'opportunité. Car toutes les sociétés ne sont pas égales face à la sortie de la crise. Plusieurs indices n'ont pas encore retrouvé leurs niveau pré- Lehman. Leurs composants sont donc souvent sous-valorisés. D'où l'offre hostile de BHP Billiton sur Potash pour près de 40 milliards de dollars. Si les dernières opérations ont pu se faire le plus souvent avec du cash, le faible niveau des taux d'intérêts permet aussi aux groupes solides d'emprunter auprès des banques dans de bonnes conditions.Effet saisonnier ou lame de fond ? Selon toute vraisemblance, la brusque montée en puissance des fusions-acquisitions d'août devrait continuer. Dans les dossiers déjà connus, GDF-Suez (encore lui) est candidat pour la reprise du polonais Enea. France Télécome;lécom pourrait également annoncer son ambition sur Meditel.Reste à savoir si cette reprise des grandes manoeuvres boursières emmènera avec elle les indices mondiaux restés, jusqu'à ce jour, relativement insensibles aux charmes des OPA. Jacques Nédellec
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.