Fonctionnaires : toujours plus dans les collectivités locales

En Corse, le nombre de fonctionnaires (par habitant) employés par les collectivités locales dépasse d'un tiers la moyenne française. Pour l'ensemble de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, cet écart atteint 21 % avec des pointes dans les Bouches-du-Rhône, dans le Var et les Alpes-maritimes (cf carte). Seule, la ville de Paris fait « aussi bien ».Si le dernier rapport annuel sur l'état de la fonction publique fournit quelques explications s'agissant de la capitale (où une population importante transite), on ne saura rien, en revanche, sur les origines de ce particularisme méridionnal. À cet égard, on se souvient que la Cour des comptes avait pu mettre en exergue des exemples frappants, telle la création de la communauté urbaine Marseille-Provence-Métropole : certains fonctionnaires marseillais avaient simplement refusé d'être transférés à la communauté avec les tâches qui leur incombaient. Les responsables en avaient alors pris acte, et avaient tout simplement... embauché des agents en doublon. Autant dire que la stabilisation du nombre global de fonctionnaires intervenue en 2008, que souligne le rapport, apparaît bien fragile. Fin 2008, on comptait 5,277 millions de personnes employées dans les trois fonctions publiques (2,4 millions par l'État, 1,82 million dans les collectivités locales, 1,045 million dans les hôpitaux) soit 1.800 de plus seulement qu'un an plus tôt. L'État a réduit ses effectifs de 77.000 (? 3,1 %), tandis que ceux des collectivités locales augmentaient les leurs de 69.000 (+ 3,9 %). Un rythme de progression très élevé pour ces dernières (la moyenne annuelle est de + 2,8 % sur 10 ans), mais qui tient pour beaucoup à des transferts d'agents venant de l'État (personnels de service de l'Éducation nationale, notamment). Près de 48.000 personnes sont passées de l'État aux collectivités locales.C'est justement là que le bât blesse. Car, si « hors agents en provenance de l'État, les collectivités ont peu embauché en 2008, c'est sans doute parce qu'elles devaient gérer ces transferts importants, et ne pouvaient donc absorber un flux supplémentaire d'arrivants  », souligne un expert gouverne-mental.« En assumer le coût »Le rythme d'embauche risque donc d'être reparti de plus belle en 2009. Les nouvelles structures, régions et communautés de communes ou d'agglomérations sont celles qui augmentent le plus leurs effectifs.Et si un Premier ministre - Jean-Pierre Raffarin -, s'était évertué à vanter les immenses mérites de la décentralisation, dont, au premier chef, à l'entendre, des économies substantielles de dépense publique, nul n'oserait plus, aujourd'hui, soutenir ce genre de thèse. « Quand l'État transfère 100 personnes aux collectivités, la structure qui les accueille en embauche dix supplémentaires pour les gérer souligne un conseiller gouvernemental. Certes, un meilleur suivi peut être assuré, mais il en faut assumer le coût ». À l'inverse, l'État a regroupé ses services en région, mutualisant la gestion du personnel, la paie... Ivan Best
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