Comment dit-on Sarkozy en allemand ? Merkel !

À chacun son style. Celui de la chancelière allemande, simple et direct, convient à l'évidence mieux à l'assistance de Davos que la rhétorique de meeting qu'affectionne le chef de l'État français, sans compter la mise en scène un peu artificielle des questions préparées par les grands patrons pour Nicolas Sarkozy. Mais au-delà de ces différences, les deux personnalités qui se sont succédé à 36 heures d'écart dans la petite ville suisse ont affiché une convergence remarquable dans leurs vues sur l'Europe et le G20. Sur l'euro, les propos étaient rigoureusement identiques : l'euro est bien plus qu'une monnaie, c'est l'Europe elle-même, et nous la défendrons sans relâche. Le Français, qui résiste difficilement à l'outrance, a même prévenu les spéculateurs : vous allez perdre de l'argent. Discours identique sur le G20 et la nécessité de prolonger l'élan collectif pour réformer le système financier mondial.À propos des convergences franco-allemandes, le chef de l'État n'a fait qu'évoquer de prochaines initiatives. La chancelière a été plus précise, indiquant que la concertation ne se limiterait pas aux sujets de finances publiques : pourquoi pas harmoniser l'âge de départ à la retraite, les dispositions touchant à la création d'entreprises ou les systèmes de formation ? Dans la convergence européenne, a indiqué Angela Merkel, il faut viser non pas la moyenne, mais l'alignement sur les meilleures pratiques.DivergencesSi le fond et la forme des discours avaient été manifestement concertés, il est toutefois resté des différences. Côté français, de fréquentes charges contre la spéculation et les banquiers, une longue digression sur la nécessité de mettre en place des « malus » bancaires. Et bien sûr un détail bien plus fourni sur l'agenda de la présidence du G20, qui revient à la France. Côté allemand, le contrôle des déficits a fait l'objet de l'insistance traditionnelle, la chancelière rappelant que la discipline budgétaire n'avait en rien empêché l'Allemagne de connaître en 2010 la plus forte croissance depuis vingt ans. Et, parmi les points qu'elle estime capitaux pour la sortie de crise, figuraient le maintien du libre-échange commercial et la conclusion du cycle de négociations de l'OMC - le round de Doha, ensablé depuis des années. Rien de tel chez Nicolas Sarkozy, qui n'a pas mentionné le sujet dans son allocution et a préféré souligner l'importance de la politique agricole commune... Français et Allemands restent fidèles à leurs tropismes. E. C. et F. L.
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