Le fabricant indien d'éoliennes Suzlon poursuit sa fulgurante ascension

Exit ses problèmes techniques, son passé douloureux avec les actionnaires et les scandales liés à des affaires de corruption... Suzlon espère cette fois tourner la page et avancer ses pions. Le premier constructeur indien d'éoliennes a confirmé vendredi qu'il avait remporté un contrat de 1,28 milliard de dollars auprès de la filiale indienne de Caparo Energy, un groupe basé à Guernesey dont l'ambition est de devenir un producteur d'électricité important en Inde. L'utilisation des turbines S88 et S9X de Suzlon - qui offre chacune une capacité de production de 2,1 mégawatts - devrait lui permettre de produire 1.000 mégawatts d'ici à 2013. Caparo Energy produira 500 mégawatts (MW) d'énergie à partir de mars 2012. Cette production sera doublée en mars l'année suivante, déclare Suzlon dans son communiqué. Cette annonce relève cependant davantage de l'officialisation que de la surprise. Comme en atteste la quasi-absence de réaction des cours de Bourse des deux sociétés concernées, Suzlon étant cotée à Mumbai et son client à Londres. Caparo Energy - dont le management est indien - avait déjà révélé ses intentions de s'appuyer sur le grand champion indien pour se développer sur le sous-continent. L'an dernier, il avait signé un accord préliminaire avec Suzlon en vue d'acquérir des fermes éoliennes d'une puissance de 3.000 MW. Et ce, dans le but d'atteindre une production pouvant aller jusqu'à 5.000 MW en 2017.Scandales de corruptionDe son côté, Suzlon, avec ce nouveau contrat, confirme son ascension qui, en l'espace de seize ans, l'a porté au troisième rang mondial derrière le danois Vestas et l'américain General Electric. Le groupe est parvenu à se doter d'une capacité installée de 15.000 MW et de 10.500 turbines à travers 25 pays. Son marché domestique lui confère cependant à lui seul d'attrayantes perspectives. D'autant qu'en tant que leader national, Suzlon bénéficie du soutien de l'État indien. « L'Inde dispose de 10,9 gigawatts (GW) de capacités installées dans l'éolien et prévoit d'en construire 2,2 GW de plus cette année, et 2,6 GW en 2012, souligne Nicolas Rochon, responsable des investissements environnementaux chez Taylor-DeJongh, à ce rythme, l'Inde évolue au-dessus de la croissance mondiale du secteur qui s'inscrit à 14 %. » D'ici à 2020, New Delhi souhaiterait pouvoir afficher 45 GW de capacités dans l'éolien au lieu de 11 GW aujourd'hui. « Le groupe a devant lui un marché en forte croissance, un cadre réglementaire qui se stabilise dans la mesure où la visibilité sur les tarifs devrait être plus grande d'ici quelques mois, et des coûts de production faibles », résume Nicolas Rouchon. À l'instar d'autres analystes, il reconnaît cependant, que la réputation du groupe a beaucoup souffert. En cause, les problèmes de fiabilité qu'il a rencontrés par le passé sur certains de ses équipements. Mais aussi, la présence de son nom sur la liste des sociétés indiennes mêlées à des scandales de corruption en novembre dernier. Son cours de Bourse en atteste : l'action Suzlon continue d'évoluer vers ses plus bas niveaux depuis son introduction en 2005.
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