Zone euro : le rachat de la dette grecque est à l'étude

Il ne reste que deux mois aux leaders européens - avant le Conseil européen des 23 et 24 mars - pour trouver un compromis permettant de renforcer le dispositif de sauvetage financier. Ce qui suppose, dans tous les cas de figure, un engagement plus fort de l'Allemagne. Dans un entretien accordé au « Monde », le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westterwelle, a posé trois conditions avant d'accepter d'augmenter la taille et élargir le mode d'intervention du Fonds européen de stabilité financière (FESF), comme l'a réclamé la semaine dernière le commissaire européen Olli Rehn. Il faut, explique-t-il, prévoir des sanctions qui s'imposent aux États qui ne respectent pas les règles, des engagements pour redresser les comptes publics et enfin, renforcer la compétitivité à long terme ». De son côté, Christine Lagarde, ministre de l'Économie, a confirmé vendredi à Davos que les Européens discutaient la possibilité d'un rachat de dette, via le FEFS, une option qui a toujours été démentie jusqu'ici. « L'idée est sur la table », a reconnu la Commission européenne. Nouveau mécanismeAu final, sous la pression des marchés, les dirigeants européens tentent à nouveau de mettre au point un nouveau mécanisme de sauvetage, opérationnel et convaincant. Déjà, le principe d'une augmentation de la taille du Fonds - autrement dit d'augmenter sa capacité de prêt - aujourd'hui de 440 milliards d'euros, en fait de 255 milliards d'euros (soit 750 milliards avec l'apport du FMI) - semble désormais acquise. Une partie de cette manne (250 milliards environ) pourrait donc être affectée au rachat de dette, en particulier de dette grecque. Une autre option est également évoquée : le Fonds pourrait prêter directement de l'argent à la Grèce pour qu'elle rachète une bonne partie de sa propre dette. L'idée est séduisante alors que la dette grecque (263 milliards en montant nominal) se traite actuellement en moyenne sur les marchés avec une décote de 30 %. Une restructuration « douce » en quelque sorte. Toute la difficulté serait d'engager un processus de rachat sans pour autant faire monter les prix. La Banque centrale européenne (BCE) l'a d'ailleurs fait avec succès jusqu'ici. Trois leviers sont donc envisagés pour rétablir la confiance et permettre aux États les plus vulnérables de sortir de la crise : augmenter la taille du Fonds, réduire le coût de refinancement de certains États et enfin le rachat de dettes. Il est probable que l'Europe doive actionner ces trois leviers en même temps pour éviter une restructuration.
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