Elisabeth Reiss, présidente d'Ethicity : « La pollution vient en tête des craintes environnementales »

STRONG> Que signifie aujourd'hui consommer mieux ?Selon notre baromètre, pour 45 % des Français, cela veut dire consommer des produits soit labelisés, soit certifiés, soit source de moins de pollution quant aux matières premières utilisées ou encore générant moins de déchets d'emballage. Nous constatons que cet appétit à acheter des produits de meilleure qualité environnementale et/ou sociale est une tendance lourde exprimée depuis six ans que le baromètre existe. Quel est le premier motif d'achat : le coût du produit ou sa qualité écologique ?On constate globalement cette année, un transfert des achats vers une consommation plus qualitative. Néanmoins 36 % des personnes sondées déclarent avoir consommé autant que d'habitude tout en cherchant à remplacer certains produits par d'autres considérés comme plus durables. Parallèlement 13 % des sondés disent avoir moins consommé afin de privilégier les produits les plus durables, contre 23 % qui ont moins consommé mais tout en favorisant les prix les moins chers. Ces attitudes sont très dépendantes du profil social des acheteurs. En effet, commence à apparaître sur les plus de 50 ans ce qu'on a constaté sur les jeunes c'est-à-dire un problème de pouvoir d'achat lié au contexte de la précarité de l'emploi et à la stagnation des revenus. Bref, les effets de la crise se font toujours ressentir. Quelles sont les inquiétudes qu'expriment les Français ?Il y a une nouveauté cette année puisque c'est la pollution qui est en tête des craintes pour 45 % des Français alors que précédemment c'était la pénurie d'eau qui inquiètait le plus. Cela s'explique par le fait que les Français lient de plus en plus pollution et santé. La pollution environnementale c'est notamment la pollution de l'air que l'on respire mais c'est aussi l'impact sur la qualité des productions qui inclue aussi la proximité du lieu de fabrication, l'absence de pesticide, la garantie du respect des normes, etc. Quelles types d'informations réclament en priorité les consommateurs ?La première des informations demandées pour 48 % des sondés, c'est l'origine des matières premières. Vient ensuite, pour 40 % d'entre eux une demande de précision sur le lieu de fabrication, la répartition du prix entre les différents intervenants pour 35 %. L'impact du produit sur la biodiversité n'intéresse que 31 % et les effets du produit sur le changement climatique n'est qu'à 27 %. Cette hiérarchie des inquiétudes s'explique par le besoin de sécurité alimentaire et l'exigence de traçabilité sur les origines du produit. Ainsi lorsque un produit est labelisé « made in France », on a constaté, depuis plusieurs années, qu'il inspirait plus confiance, tant sur le plan social que sur le plan du respect des normes de qualité et de sécurité. Les consommateurs restent-ils méfiants face au marketing vert des marques ?Le baromètre constate cette année une évolution sur ce point 37 % des sondés faisant confiance aux messages des grandes entreprises soit une forte chute puisque dans le baromètre précédent, le pourcentage s'élevait à 48 %. La baisse est notoire plus particulièremennt chez les ouvriers, les employés les chômeurs et les étudiants. En revanche, la confiance remonte légèrement dans les marques puisque 75 % des personnes interrogées disent avoir confiance dans les produits dotés d'un label de certification et 46 % déclarent croire les marques lorsqu'elles s'engagent dans le développement durable. Il reste que ce sont encore 38 % des Français qui disent ne plus supporter les messages sur l'environnement délivrés par les entreprises. Cela signifie-t-il que le « greenwashing » est en recul ?Si les Français sont un peu moins sceptiques face au marketing plus ou moins vert des marques ce n'est pas parce qu'ils sont dupes mais simplement parce que qu'il y a eu moins d'excès de la part des entreprises. Quel est le premier critère déclencheur de l'achat d'un produit vert ?On a cette année une inversion de tendance. Depuis 2004, le souci de préservation de la Terre venait systématiquement en première expression. Aujourd'hui c'est la préservation de sa santé qui est affirmée comme prioritaire.
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