Un sommet Afrique-F rance sous le signe de la croissance

Le 25e sommet Afrique-France, qui se tient lundi et mardi à Nice, coïncide avec le cinquantenaire des indépendances africaines. Il sera toutefois placé sous le signe des affaires. Non pas celles émaillant la longue histoire de la françafrique, mais celles qu'entendent réaliser les entreprises françaises et africaines. Parallèlement au sommet, qui réunira 38 chefs d'Etat et de gouvernement et 13 délégations, se tiendront plusieurs ateliers à tonalité clairement économique. Quelque 250 chefs d'entreprise français et africains débattront dans le cadre d'ateliers présidés par Anne-Marie Idrac, Christine Lagarde ou encore Laurent Wauquiez sur le cadre juridique des affaires en Afrique, le financement ou le renforcement de la compétitivité des entreprises. Environ 80 entreprises françaises y participeront. Une « charte des entreprises françaises en Afrique » en matière d'emplois, de formation et de respect des normes sociales et environnementales doit d'ailleurs être rendue publique. Un deuxième forum d'affaires se tiendra mardi. La patronne du Medef, Laurence Parisot, y rencontrera notamment ses homologues africains. Plusieurs ateliers permettront aux entreprises françaises et africaines de prendre langue et éventuellement de sceller des contrats. croissance rapideFace à la concurrence chinoise, les entreprises françaises veulent reprendre l'initiative sur un continent en plein décollage économique. Depuis le début de la décennie, l'Afrique croît sensiblement plus vite (5,3 % l'an en moyenne sur la période 2000-2008) que l'économie mondiale (4 %). Et, pendant la crise, le continent a continué de croître (2 % en 2009), alors que l'économie américaine se contractait de 2,4 % et la zone euro de 4 % ! Avec ses 53 pays, l'Afrique se prête peu aux moyennes. Les écarts de revenus varient de 330 dollars par tête et par an en République démocratique du Congo (RDC) à 15.000 dollars au Botswana. Mais ces fortes différences ne doivent pas masquer la montée en puissance de pays comme l'Algérie, le Botswana, l'Egypte, la Libye, l'Ile Maurice, le Maroc et évidemment l'Afrique du Sud. Le PIB par tête de ces sept pays (10.000 dollars) dépasse en effet celui des Bric (8.000 dollars). La flambée des cours des matières premières n'est évidemment pas étrangère à l'accélération de la croissance. Mais c'est l'émergence de marchés solvables, liés à la croissance démographique et à l'urbanisation rapide du continent, qui explique qu'aujourd'hui les Africains sont devenus le principal moteur de l'activité. Ce décollage s'accompagne de l'émergence de grandes entreprises. Certaines, comme le géant minier Anglo American, le brasseur SABMiller et la société financière Old Mutual ?  situées en Afrique du Sud ? ont déjà dépassé les frontières du continent noir. Mais l'Egypte (Orascom Telecom, Al Ezz Group, CIB...) ou le Maroc (le géant du BTP Ona, BMCE Bank...) comptent aussi de grands groupes. Au Nigeria, le conglomérat Dangote Group (ciment, sucre, logistique, immobilier...) est un vrai poids lourd.
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