Porcelaines françaises

La France compte près d'une centaine de manufactures de porcelaine : Sèvres, Chantilly, Limoges ou Nevers sont les plus connues, mais les pièces issues de Mennecy, Moustiers, Creil ou Saint Amand ont leurs amateurs. Dans un marché vieillissant, on note l'arrivée de nouveaux collectionneurs, plus jeunes, plus initiés.

Si la céramique a été découverte en Chine dès le IIIème siècle, la porcelaine dure (avec kaolin) n'a été produite en Europe qu'en 1709 à Meissen en Saxe, là où l'on a découvert un gisement de cet argile, puisque jusqu'alors on ne fabriquait que de la porcelaine tendre, sans kaolin donc plus fragile et moins décorative.

Aussitôt se sont installées nombre de manufactures en France, là où la matière première était présente: Limoges, Strasbourg, Chantilly et surtout Sèvres qui succède à Vincennes sous l'impulsion de Mme de Pompadour comme centre national. Mais d'autres villes ont eu ? et ont pour certaines encore ? un centre de fabrication de porcelaine: Bayeux, Creil, Lunéville, Marseille, Mennecy, Moustiers, Nevers, Orléans, Rouen, Saint Amand les Eaux, Sarreguemines, Valenciennes, etc...

Le marché tricolore des céramiques est un des plus importants du monde, avec Londres et New York pour les pièces les plus notables ainsi que Hong Kong pour les objets asiatiques. C'est aussi, sauf pour quelques pièces d'exception, un marché sans grande spéculation, avec très longtemps des collectionneurs âgés et de moins en moins acheteurs. Depuis peu, malgré la stagnation des prix, les spécialistes demeurent optimistes: de jeunes collectionneurs très informés s'intéressent désormais à des pièces de qualité notamment la porcelaine décorative. Si l'on note quelques prix élevés - la collection Jean de Cayeux de 130 pièces de Chantilly a été vendue 330.000 euros pour une estimation de 150.000 - et un intérêt soutenu pour tout ce qui vient de Sèvres, les pièces issues des autres manufactures françaises restent, généralement, à des prix abordables.

Ainsi, Tajan, dans une vente discrète de l'après-midi, met en vente une centaine d'assiettes, pots, plats et autres coupes anciens en provenance de tout l'Hexagone. Ainsi une paire de sucriers en porcelaine dure de Paris à plateau adhérent vers 1840 est estimée 400 euros, une grande coupe de Sèvres 3.000 euros, un pot de toilette de Chantilly 1.800 euros, un moutardier à arceau couvert de Vincennes 2.500 euros, un hanap en forme de casque de Rouen 500 euros, une bouteille à double renflement de Nevers 800 euros, un grand plat ovale de Moustiers 3.000 euros, une paire de bouquetière de Lunéville 1.200 euros, un bougeoir de 1735 de Strasbourg 6.000 euros ou une paire de compotiers à bordure chantournée de Marseille 3.000 euros.

Dernier point: il faut être très vigilant sur l'état des porcelaines, surtout les pièces les plus onéreuses, car avec les techniques actuelles, certains restaurateurs réussissent à dissimuler une cassure. Une porcelaine qui a une fêlure (les spécialistes disent "un cheveu") perd de 30 à 60% de sa valeur.


Le 24 juin, 16 h, 37 rue des Mathurins, 75008 Paris, renseignements: www.tajan.com

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