Opération vérité sur les cours du pétrole

L'AIE a réduit sa projection de demande de pétrole. Les cours du baril dégringolent.
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Des prix élevés persistants pour le pétrole et ses dérivés, ainsi qu'une croissance molle dans les pays développés ont conduit l'Agence internationale de l'énergie (AIE) à revoir sérieusement sa vision du marché, à la baisse, jeudi.

Ce qui a fait reculer les cours du baril. En Europe, le Brent reculait à 111,97 dollars, au lendemain d'un nouveau mini-crash de l'or noir, qui avait perdu 4,30 % mercredi, après son retrait de 8,57 % le 6 mai dernier. Dans son rapport mensuel sur le pétrole, l'organisation constate un ralentissement de la demande. Pour la première fois depuis l'été 2009, la consommation sur le mois de mars a stagné par rapport à l'année précédente. « Même si les chiffres de mars sont probablement affectés par les catastrophes au Japon et la période des vacances de Pâques, la consommation mondiale devrait refléter une saison de vacances anémiques aux États-Unis », assure l'agence. Outre-Atlantique, les Américains traversent souvent plusieurs états durant les mois d'été : c'est la « driving season ». Or, le gallon de pétrole a dépassé les 4 dollars, ce qui constitue une barrière psychologique importante pour les conducteurs, même si ces prix semblent bon marché vus d'Europe, 4 dollars par gallon correspondant à 0,73 centime par litre d'essence.

Nouveau recul attendu

Un autre facteur pourrait également affecter la demande : les difficultés des pays émergents, comme la Russie, le Brésil et la Chine, à répercuter les hausses des prix sur les consommateurs, alors que les prix domestiques de l'énergie sont inférieurs aux prix internationaux. La différence, réglée par les États en grande partie, représente un lourd fardeau.

Mais pour de nombreux observateurs, les perspectives de la demande se sont assombries depuis de longs mois. « Le déclin du marché du pétrole a commencé il y a trois mois, mais le tremblement de terre au Japon et les événements au Moyen-Orient ont obscurci le tableau » note Colin Fenton, expert des matières premières chez JP Morgan. Chez Petromatrix, Olivier Jakob s'interrogeait depuis plusieurs semaines sur les motifs de la hausse des cours du baril alors que les fondamentaux ne donnnaient aucun signal positif sur la demande. Il anticipe d'ailleurs un nouveau recul des cours du baril, vers les 86 dollars pour le baril de WTI, surtout lié à la politique monétaire et aux changes. Un avis partagé par CMC Market, qui estime que « les investisseurs qui s'étaient « couverts » contre un affaiblissement du billet vert en achetant des matières premières sont en train, du fait du renchérissement du dollar, de déboucler massivement leurs contrats, entraînant une chute des cours des « matières premières ».

 

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