Le 15 juillet, jour de libération fiscale ?

Par Aurélien Véron, président du Parti libéral-démocrate, et Julien Lamon, responsable des études.

Le montant des dépenses publiques de notre pays atteint 53,2% du PIB, selon les derniers chiffres de l?OCDE. Et encore, cette évaluation a été établie fin 2008, avant prise en compte des plans de relances et de la chute du PIB. En restant sur cette version optimiste, l?Etat aura tout de même consommé l?intégralité de la richesse produite par les Français du 1er janvier au 14 juillet inclus. Le 15 juillet, nous fêtons donc la fin de l?emprise de la dépense publique sur notre quotidien, c?est la journée de libération fiscale.

A partir de cette date, les revenus des Français n?alimentent plus la machine étatique française, mais restent à disposition des ménages et des entreprises. Les premiers voient leur pouvoir d?achat et leur capacité à se constituer un patrimoine réduits d?autant. Les entreprises, de leur côté, restreignent leurs embauches et leurs investissements pourtant nécessaires à leur croissance. La part laissée à la liberté de chacun est donc bien congrue quand on a passé plus de 195 jours à payer les dépenses des administrations publiques !

A titre de comparaison, le poids des dépenses publiques est bien moindre dans les autres pays : le jour de libération fiscale tombe ainsi le 16 mai au Japon, le 26 mai aux Etats-Unis, le 10 juin en Allemagne et le 10 juillet en Suède, pays qui nous talonne en matière de fiscalité. Comparé aux autres pays européens, nous restons les champions, et dépassons près de trois semaines la moyenne de temps nécessaire a financer les dépenses publiques.

Le grand emprunt annoncé par Nicolas Sarkozy ne fera que repousser cette date fatidique sur le calendrier en renforçant ce dirigisme étatique, et en augmentant la dette que les contribuables s?attendront à devoir rembourser. Le gouvernement ferait bien d'aller dans le sens inverse pour sortir de la crise : diminution de la dépense publique et baisse de la pression fiscale pour donner du tonus aux acteurs économiques. Ils en ont bien besoin.

En effet, ce poids des dépenses publiques rogne sur la liberté de choix des Français, contraints à rester des usagers captifs de services publics monopolistiques. Avec 195 journées de travail consacrées à porter la dépense publique, l?essentiel de la vie des Français est géré par l?Etat et ses administrations. Comment attendre de leur part le sens de l?initiative, de la responsabilité et de la solidarité lorsque la plupart de leurs ressources leur sont prélevées pour des dépenses sur lesquelles ils n?ont pas leur mot à dire ? En matière de santé, d?éducation, de gestion de leur retraite, du courrier, des transports en commun? les Français se voient imposer des choix issus d?administrations aux préoccupations technocratiques, parfois corporatistes, et d?hommes politiques aux priorités électoralistes.

Et malgré le degré élevé des dépenses publiques, nous voyons le niveau de l?école baisser, le fossé se creuser entre les grandes écoles et l?université. La sécurité sociale coûte de plus en plus cher, rembourse de plus en plus mal, et la qualité des hôpitaux publics est de plus en plus souvent mise en cause. Quant au système de retraites par répartition, il est au bord de l?explosion. La pauvreté ne recule pas, au contraire, et la précarité est sur toutes les lèvres. Dans son dernier rapport sur les inégalités, l?OCDE observe que nous sommes l?un des pays qui redistribuent le plus mal la richesse vers le plus nécessiteux. A peine 16% de la richesse prélevée pour la redistribution sont redirigés vers les 20% de ménages les plus pauvres. Comment justifier une telle place de l?Etat et de ses administrations avec de tels résultats ?

La croissance doit donc être le principal moteur pour relancer l?économie et les embauches, pour améliorer la qualité de vie des ménages et pour rendre confiance à une société déstabilisée. C?est aussi le processus le plus efficace pour rembourser la dette publique par l?augmentation des rentrées fiscales qu?elle entraîne. Dans le contexte que nous connaissons en France, après 35 ans de déficits publics ininterrompus accompagnés d?une croissance molle, nous devons raisonner en termes de libération des énergies, notamment en soulageant ménages et entreprises d?une partie des charges que l?Etat fait peser sur eux. Nous demandons au gouvernement de se fixer l?objectif de libérer les Français de sa tutelle dés le mois de juin.

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Commentaires 14
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Et qui nous a fait sombrer dans ce marasme? VGE pour commencer, F. MITTERAND qui a enfoncé le clou, et toutes les gouvernances qui ont suivi, de droite comme de gauche, personne n'ayant les tripes de prendre le taureau par les cornes, et de donner un...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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C'est étonnant comment certains s'expriment ,surtout les liberaux responsables avec leur idéologie pourrie ,de la crise que nous vivons et de ses consequences sociales dont "ces parvenus fils à papa" n'ont que faire;qu'ils affichent d'abord leurs rev...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Parole > Les libéraux responsables de la crise? Ah bon? Et la politique monétariste de la banque fédérale, déterminée par le gouvernement américain, qui est à la base de cette crise (avec la création de subprimes sur un postulat faux : l'immobilier d...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Parole, l'égoïsme consiste surtout à se sentir moins responsable d'autrui en se reposant sur l'Etat : "je paye mes impôts, alos qu'ils se débrouillent avec cet argent". Or, les administrations publiques remplissent mal leurs missions et font surtout ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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@parole : Votre haine du libéralisme et le simplisme avec lequel vous analysez la crise financière provoquée par un trop-plein d'étatisme outre-Atlantique est symptomatique de l'ignorance des Français moyens. Renseignez-vous, avant d'écrire des s...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les libéraux ne rêvent pas à l'époque où les impôts n'existaient pas, mais souhaitent pour la plupart d'entre eux une juste proportion d'impôt, finançant les missions régaliennes de l'Etat. Avec 53 % de prélèvements publics, des missions de moins en ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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@Parole : si on n'est pas d'accord avec vos opinions politiques, on est un demi humain, c'est à dire un sous homme? Ces propos ne vous évoquent-ils pas les heures les plus sombres de l'histoire?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Bravo, excellent article. Comme l'écrit l'iFRAP : "Moins d'état pour mieux d'état" même la Suède réforme son système...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Ne vous en deplaise et malgres vos revenus à cinq chiffres ou qui en approchent,vos villas à 400000 EUROS sans compter la residence secondaire qui en vaut les trois quart plus le treize metre bien sur et tout le reste bien rempli et pas toujours en f...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Le vrai problème, c'est que l'argent n'a plus de maitres. Même plus les Etats qui ne sont plus comptables de l'usage de la dépense publique. Paul Valery pense que l'humanité depuis le début du XX siècle est passée d'une ère de "prospection" où le pro...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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"Parole" devrait se reporter à ses livres d'Histoire si tant est qu'il en a ouvert 1 un jour. De la Révolution de 1789 en passant par le siècle des Lumières et Napoléon III, il s'apercevrait que les Libéraux sont à l'origine de bon nombre d'acquis so...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Parole à raison et la hargne pour ne pas dire la haine de vos réactions en témoigne.Bien sur ,c'est les hauts revenus plus les professions liberales ,puisque l'on parle de liberalisme ,qui revediquent de payer moins d'impots refusant de reconnaitre à...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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A lucidias, qui est haineux ? moi je suis étudiant et lbéral, et je peux vous dires que je ne roule pas sur l'or. Ce système que vous défendez tant est en réalité un système qui laisse les riches riches et les pauvres pauvres. C'est vôtre vision de l...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Viva parole?Malsain sur la tribune !,mais le propre d'une tribune n'est-elle pas de s'ouvrir à tous?Faut pas amalgamer l'esprit liberal en politique et en économie;dans le premier ,on est pour la libre expression et circulation des idées,dans le seco...

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